Le cardinal patriarche de Venise, Angelo Scola, s'est prononcé lundi dernier pour l'abstention et le cardinal archevêque de Milan, Dionigi Tettamanzi, avait lancé un appel similaire quelques jours auparavant. Le président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Camillo Ruini, a appelé « tous les catholiques à s'abstenir de voter » le jour du référendum. Si la participation est inférieure à 50% plus une voix, la consultation sera considérée comme nulle, objectif affiché du cardinal Ruini. « Qui n'obéit pas à la consigne d'abstention n'est pas un vrai catholique », ont averti plusieurs évêques italiens. « Un appel du pape en faveur de l'abstention serait d'une extraordinaire gravité », affirme le parlementaire de l'opposition Giorgio Toniniex (communiste), cité par le quotidien La Stampa. « Il y a eu un seul précédent dans l'histoire, lorsque le 10 septembre 1874, le Saint Siège a donné un avis défavorable à la participation des catholiques italiens aux consultations électorales », a-t-il souligné, dénonçant les ingérences de l'Eglise. La législation italienne sur la fécondation artificielle, considérée comme un moindre mal par l'Eglise catholique, limite à trois le nombre d'ovocytes fécondables et interdit la congélation des embryons, ce qui augmente les risques sanitaires pour la mère et diminue les probabilités de succès, soulignent les scientifiques. Elle interdit également un donneur extérieur, empêchant ainsi beaucoup de couples stériles d'avoir des enfants. Tout diagnostic pré-implantatoire est par ailleurs proscrit, empêchant les couples souffrant de maladie héréditaire de choisir parmi les embryons fécondés in vitro celui ou ceux qui sont sains.