L’Eglise réformée neuchâteloise devra choisir

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L’Eglise réformée neuchâteloise devra choisir

16 juin 2005
C’est désormais évident: après Genève et Vaud notamment, l’EREN va renoncer à certaines activités et couper des postes pour ne pas sombrer dans les chiffres rouges
En attendant de fixer des priorités, les parlementaires ont refusé d’abandonner le Louverain et accepté une revalorisation salariale pour les ministres. Période difficile pour l´Eglise réformée neuchâteloise (EREN). Les recettes de la contribution ecclésiastique volontaire, principale source de revenu, diminuent alors que le passif ne cesse d´augmenter. Présentés la semaine dernière à Dombresson lors du Synode d´été, les comptes de l´exercice 2004 sont clairs: le déficit s'élève désormais à plus d'un million de francs. Une tendance qui met en danger la survie même de l'institution. L’Eglise ne pourra plus être sur tous les fronts. Il devient indispensable de choisir et de définir des priorités. “Nous devons nous y atteler maintenant que nous pouvons encore éviter des suppressions de postes immédiates”, a expliqué le Conseiller synodal Georg Schubert.

Le parlement de l'EREN a donné jusqu'à la fin de l'année à un groupe de travail pour élaborer un catalogue de mesures et de propositions. Le but avoué est d´éviter tout licenciement et de revenir à l'équilibre budgétaire en 2007, fin de l'actuelle législature. Rendez-vous en décembre pour des débats qui risquent d'être soutenus. Sauvetage ou répis ?Ils furent déjà vifs concernant l'avenir du Louverain. Pas suffisamment sollicité par les paroisses, diposant d’infrasctructures hôtelières dépassées, Le Centre de formation et de rencontre de l’EREN ne parvient pas à équilibrer son budget malgré le soutien réformé de 255’000 francs par an. Pour éviter sa fermeture et effectuer le minimum indispensable de travaux, il faut réunir un million de francs, ce qui sera la tâche d’un chef de projet encore à trouver.

Une partie des députés a avoué ne pas croire à ce plan de sauvetage et a demandé que l’Eglise se désengage progressivement du Louverain, qui pourrait fonctionner sur le mode d’une fondation indépendante. “Notre conseil pense à l’unanimité que Le Louverain n’est pas utile à l’EREN, et qu’il n’existe guère de possibilité d’améliorer sa situation financière”, a notamment relevé un représentant de la paroisse du Val-de-Travers. Lui emboîtant le pas, celle de l’Entre-deux-Lacs a déclaré que “l’EREN n’a tout simplement plus les moyens d’assurer la perennité du Louverain”. Finalement, à une courte majorité, le parlement s’est résolu à ne pas abandonner le navire, mais à condition que le financement extérieur des transformations soit bouclé d’ici décembre.

L’unanimité fut en revanche plus facile à trouver lorsqu’il s’est agi de voter une amélioration des conditions de travail et salariales des ministres. “Normalement, le salaire des pasteurs doit plus ou moins correspondre à celui d’un enseignant du secondaire inférieur dans le canton. Aujourd’hui, il équivaut à peine à celui d’un instituteur et demeure largement inférieur à celui pratiqué par les autres Eglises romandes”, a rappelé Georg Schubert au nom du Conseil synodal. Assez largement, les délégués ont accepté une augmentation des salaires de 5%, en deux tranches d’ici 2007. “Même si, étant donné la situation financière de l’EREN, cela se fera au détriment de quelques postes”, a encore avertit Georg Schubert. Toujours en accord avec son exécutif, le Synode est resté attaché à l’égalité salariale et a refusé un amendement remettant en question ce principe.