Quelles priorités pour l’Eglise réformée vaudoise ?

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Quelles priorités pour l’Eglise réformée vaudoise ?

23 juin 2005
Synode d’été copieux pour l’EERV. Les députés devront choisir entre plusieurs lignes directrices et s’entendre sur les économies à réaliser
Eclairage. Le Synode d’été de l’Eglise réformée vaudoise (EERV) aura lieu vendredi après-midi et samedi. Un jour et demi sera-t-il suffisant ? On peut en douter, tant l’ordre du jour s’avère copieux.

Premier grand sujet de débat : fixer les valeurs et priorités de l’Eglise pour les années à venir. En juin dernier, les résultats d’un sondage auprès de la population vaudoise (notre article no 877) ont permis au parlement ecclésial de dessiner les premières lignes directrices. Le renforcement de la vie communautaire, le développement d’une « stratégie d’évangélisation » et la valorisation des actes ecclésiastiques sont clairement ressortis en tête des préoccupations. Reste maintenant à voter. Le Conseil synodal a établi un catalogue de onze mesures tenant compte de ce premier tour de table. L’accent est mis à la fois sur l’approfondissement de la vie spirituelle de l’institution et sur l’intensification des tâches de solidarité de l’Eglise, élément qui fut plébiscité lors du sondage d’opinion. « Recentrage ne doit pas signifier repli, et nous devons maintenir notre présence auprès des plus faibles comme des autres Eglises », note le Conseil synodal. Une seule priorité transversale ?Une autre voie est proposée par la Commission d’examen(CommEx). Assez musclé, son rapport s’en prend à la fois à ce qu’elle considère comme le cavalier seul de l’exécutif et à l’absence de réponses concrètes apportées aux éléments mis à jour par le sondage. « Tout se passe comme si les analystes et les responsables de propositions concrètes n’avaient pas travaillé ensemble », relève le texte. La CommEx préférerait un seul axe prioritaire pour l’actuelle législature : rejoindre les enfants, les jeunes et les familles. « Si nous persistons à ne leur accorder qu’une attention limitée, dans quinze ans l’EERV aura en grande partie disparu ». D’après la CommEx, ce choix rejoint les préoccupations de la population et concerne de plus tous les domaines de la vie ecclésiale. Le Synode tranchera.

Autre point chaud au programme, la répartition des économies entre les différents départements et offices. Pour la CommEx, il y a déséquilibre dans les propositions du Conseil synodal : « Les départements et offices qui totalisent 18% des postes ministériels supportent 45% des diminutions ». Les activités cantonales, mises en place en 2000 avec le processus Eglise à venir (EAV) seraient, selon elle, particulièrement en péril. Toujours en matière financière, le Synode aura à valider les comptes 2004. Les dettes sont un peu plus élevées qu’en 2003, mais l’exercice comptable est qualifié de « sain ». Les comptes devraient donc être adoptés, non sans peut-être quelque intervention à propos de l’Espace culturel des Terreaux, qui pour son démarrage a dû puiser davantage que prévu dans ses prévisions, avec un dépassement de 90'000 francs. La Commission des finances désire que cette différence soit ramenée sur le budget 2005, et la subvention de cette année ramenée au montant initialement décidé.Constitution cantonale : on avance à petits pasEnfin, le Synode pourra prendre connaissance d’un avant avant-projet (sic) de lois dans la mise en oeuvre de la nouvelle Constitution cantonale. Entrée en vigueur en 2003, cette dernière comporte quatre jos_content traitant des Eglises et des communautés religieuses. Depuis près de deux ans, une commission quadripartite - comprenant des représentants de l’Etat, des deux Eglises chrétiennes reconnues de droit public, et de la communauté israélite désormais d’utilité publique - prépare les textes législatifs adéquats. Le Conseil synodal estime le résultat satisfaisant, « permettant à l’EERV de poursuivre sa mission avec une plus grande indépendance ». L’un des dispositifs essentiels de ces nouveaux jos_content réside dans la réunion de moyens avec l’Eglise catholique vaudoise en vue de missions communes. Mais aucune décision n’est à attendre dans ce dossier, loin d’être bouclé.