La bénédiction des couples homosexuels au menu de l’Eglise protestante neuchâteloise
27 avril 2006
Le Conseil synodal doit se prononcer d’ici juin sur la proposition de sa commission de Musique et Liturgie, visant à instaurer une bénédiction des couples homosexuels
L’Eglise protestante genevoise, elle, a refusé pour l'instant d'entrer dans ce débat.« Nous proposons à l’Eglise d’instaurer une bénédiction pour les couples homosexuels, car la situation actuelle n’est pas satisfaisante. Actuellement, ces couples sont soumis à l’arbitraire des ministres, qui acceptent ou refusent d’effectuer un accompagnement pastoral de ces unions. » : le pasteur neuchâtelois Jean-Pierre Roth préside la commission chargée par le Conseil synodal (exécutif) de l’Eglise réformée évangélique de trouver un cadre liturgique pour les partenaires de même sexe. Aujourd’hui cette commission a terminé ses travaux et élargi son mandat. La bénédiction proposée viserait tout couple ayant enregistré un partenariat sur le plan cantonal, donc aussi les familles hétérosexuelles ne souhaitant pas se marier.
Cette bénédiction pourrait également concerner les personnes connaissant une situation de vie particulière, par exemple, celles qui se séparent. Elle se distinguerait clairement d’une bénédiction de mariage. Le Conseil synodal, favorable à l’idée de proposer un cadre liturgique aux couples homosexuels, devrait se prononcer d’ici juin sur cette proposition, explique le pasteur Fabrice Demarle, conseiller synodal responsable de ce département. La commission devra alors suggérer les textes adéquats. « Reste à savoir si la décision de bénir ce type d’union ne risque pas de créer la division dans l’Eglise », poursuit le conseiller synodal.
Par crainte de susciter des dissensions, l’Eglise protestante de Genève a refusé, lors du Consistoire (législatif) de mars 2006, d’aborder la question de la bénédiction des couples de même sexe. « Cette question faisait partie d’une réflexion plus globale sur les bénédictions et le sens du mariage », explique Charlotte Kuffer, présidente de l’Assemblée du Consistoire. « L’Eglise protestante ne marie pas ; elle transmet la bénédiction du Seigneur qui s’engage pour que le couple soit un. Une éventuelle bénédiction des couples de même sexe se serait posée dans le cadre de cette réflexion-là. Plus largement, il s’agissait d’avoir une compréhension commune de la réception des personnes homosexuelles dans notre Eglise. L’homosexualité est une des causes majeures du suicide chez les adolescents et nous avions le souci de vérifier notre capacité d'accueil et d'accompagnement. Enfin, il était proposé de retravailler la décision de la Compagnie des pasteurs et diacres de 1992 pour savoir si elle était toujours valable. » Cette décision se prononçait négativement quant à une cérémonie religieuse de bénédiction d’amitié, affirmant alors que « l’Eglise ne peut consentir à faire d’une union homosexuelle le signe d’un lieu de vérité qui renvoie à Dieu et appelle sa bénédiction ». « La majorité n’a pas voulu aborder ce dossier maintenant. D’ici trois ou quatre ans, si nous le reprenons, nous aurons davantage de recul sur le partenariat enregistré fédéral », conclut Charlotte Kuffer. La loi fédérale doit entrer en vigueur au premier janvier 2007.
« Nous sommes très déçus. Cette décision est une gifle, car nous avons démontré, dans un article, que l’Eglise protestante allemande de Hesse-Nassau admet la bénédiction des couples de même sexe comme un accompagnement dans des situations de transition ou de nouveau départ. Ainsi, la bénédiction peut s’appliquer même à ceux qui ne sont pas féconds », motive Jean-Paul Guisan le fondateur du groupe C+H réunissant des chrétiens homosexuels. Ce groupe, qui avait sollicité le débat, prévoit d’adresser une réponse à l’Eglise genevoise.
Cette bénédiction pourrait également concerner les personnes connaissant une situation de vie particulière, par exemple, celles qui se séparent. Elle se distinguerait clairement d’une bénédiction de mariage. Le Conseil synodal, favorable à l’idée de proposer un cadre liturgique aux couples homosexuels, devrait se prononcer d’ici juin sur cette proposition, explique le pasteur Fabrice Demarle, conseiller synodal responsable de ce département. La commission devra alors suggérer les textes adéquats. « Reste à savoir si la décision de bénir ce type d’union ne risque pas de créer la division dans l’Eglise », poursuit le conseiller synodal.
Par crainte de susciter des dissensions, l’Eglise protestante de Genève a refusé, lors du Consistoire (législatif) de mars 2006, d’aborder la question de la bénédiction des couples de même sexe. « Cette question faisait partie d’une réflexion plus globale sur les bénédictions et le sens du mariage », explique Charlotte Kuffer, présidente de l’Assemblée du Consistoire. « L’Eglise protestante ne marie pas ; elle transmet la bénédiction du Seigneur qui s’engage pour que le couple soit un. Une éventuelle bénédiction des couples de même sexe se serait posée dans le cadre de cette réflexion-là. Plus largement, il s’agissait d’avoir une compréhension commune de la réception des personnes homosexuelles dans notre Eglise. L’homosexualité est une des causes majeures du suicide chez les adolescents et nous avions le souci de vérifier notre capacité d'accueil et d'accompagnement. Enfin, il était proposé de retravailler la décision de la Compagnie des pasteurs et diacres de 1992 pour savoir si elle était toujours valable. » Cette décision se prononçait négativement quant à une cérémonie religieuse de bénédiction d’amitié, affirmant alors que « l’Eglise ne peut consentir à faire d’une union homosexuelle le signe d’un lieu de vérité qui renvoie à Dieu et appelle sa bénédiction ». « La majorité n’a pas voulu aborder ce dossier maintenant. D’ici trois ou quatre ans, si nous le reprenons, nous aurons davantage de recul sur le partenariat enregistré fédéral », conclut Charlotte Kuffer. La loi fédérale doit entrer en vigueur au premier janvier 2007.
« Nous sommes très déçus. Cette décision est une gifle, car nous avons démontré, dans un article, que l’Eglise protestante allemande de Hesse-Nassau admet la bénédiction des couples de même sexe comme un accompagnement dans des situations de transition ou de nouveau départ. Ainsi, la bénédiction peut s’appliquer même à ceux qui ne sont pas féconds », motive Jean-Paul Guisan le fondateur du groupe C+H réunissant des chrétiens homosexuels. Ce groupe, qui avait sollicité le débat, prévoit d’adresser une réponse à l’Eglise genevoise.