Sébastien Fath compare les protestantisme réformé et évangélique à ET et à un diplodocus
1 juin 2006
« Le protestantisme luthéro-réformé, c’est un peu ET, ce personnage de science-fiction inventé par Steven Spielberg en 1982 » Lors d’une conférence-débat donnée à Paris le 26 mai dernier,, le sociologue français Sébastien Fath a lancé cette surprenante comparaison
Quant aux évangéliques, il les compare à « un diplodocus, colosse préhistorique de l’ère jurassique ». Rien que ça ! Si la comparaison paraît de prime abord étonnante, l’explication qui s’en est suivie est criante de vérité. Sébastien Fath précise : «ET, qui représente le protestantisme luthéro-réformé, est un monstre tourné vers la modernité, porteur d’une image de sophistication. Il est aussi doté d’un cortex cérébral considérable, grosse tête qui renvoie à la puissance culturelle et intellectuelle de la Haute Société Protestante. Revers de la médaille, sa peau est ridée, image du vieillissement de sa population de pratiquants, et son corps est malingre: autant la tête est énorme, c’est-à-dire beaucoup d’élites, autant le corps est frêle, c’est-à-dire peu de paroisses nombreuses, peu de temples remplis de fidèles». L’image du diplodocus, choisie astucieusement pour représenter le milieu évangélique, inverse quant à elle la donne! «Le diplodocus évangélique renvoie à un primitivisme revendiqué. Sa temporalité préférée est celle de l’Eglise primitive, celle des premiers chrétiens, qui est à l’histoire de l’Eglise ce que l’ère jurassique est à l’histoire des quadrupèdes. Ensuite, son cortex cérébral ne constitue pas son point fort. Sa très petite tête évoque une fragilité culturelle et intellectuelle, peu d’élites. À l’inverse, c’est le reste du corps ici qui est énorme. Des paroisses, des églises locales nombreuses, souvent très remplies.