Maurice Baumann, professeur de théologie pratique à l’Université de Berne, a relevé avec satisfaction que parmi les nombreux travaux de haut niveau présentés pour le prix de théologie, l’un d’eux s’est révélé exceptionnel, de sorte que « la décision fut facile ». Ce prix, doté de 500 francs, est attribué chaque année par les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure pour des travaux de maturité touchant aux domaines de la théologie, de l’éthique et de la religion. C’est la mythologie grecque et romaine dans l’enseignement du latin qui a inspiré les deux élèves du gymnase d’Interlaken. Leur intention était d’étudier les origines de la Genèse, afin de découvrir si celles-ci prennent racine dans la mythologie ou dans le logos (Parole de Dieu). Ils ont privilégié une approche philosophique et scientifique rigoureuse: « Nous avons examiné la Bible comme un biologiste observerait une bactérie », a précisé Adriano Mannino.

Les résultats de leurs recherches démontreraient que l’histoire de la genèse ne peut être prise au pied de la lettre. « Au-delà de ce constat, il était important pour nous de trouver une approche qui permette de préserver les fondements de la foi », a précisé Andrea Seiler, en se référant au dernier chapitre de leur travail. Celui-ci décrit une approche alternative et libérale située entre le mythe et la Parole. Les deux auteurs se qualifient de non religieux, mais soulignent qu’ils tiennent en haute estime les sentiments religieux des personnes croyantes. « Nous avons veillé à faire preuve de circonspection et de respect. » Les jeunes scientifiques regretteraient donc d’autant plus que leur étude soit mal comprise, voire attaquée.