La paix intérieure, pas à pas avec Lytta Basset

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

La paix intérieure, pas à pas avec Lytta Basset

26 juillet 2006
Les blessures, la colère et le pardon, ça la connaît : voilà dix ans que la théologienne Lytta Basset en a fait le sujet de ses livres, devenus des best-sellers
Avec sa 11e publication, « Au-delà du pardon », elle revient sur les thèmes qui lui tiennent à cœur et en fait la synthèse. Son parler vrai fait mouche.Le secret du succès de Lytta Basset est sans doute dans sa façon de nourrir sa réflexion de sa vie même. Ce dont elle parle si simplement, elle l’a éprouvé dans sa chair. Chacun peut se reconnaître dans ce qu’elle évoque. Son parler vrai touche.

La théologienne, installée à Préverenges (VD), s’appuie sur les textes de la Bible dont elle fait une lecture très personnelle et revigorante. Elle a l’art d’éclairer des passages bibliques et de souligner leur renversante actualité. ce qui paraissait mystérieux, prend soudain sens.

Cette fois-ci, Lyttta Basset fait l’apprentissage, main dans la main avec ses lecteurs, de la paix intérieure, qui passe par la difficile acceptation de ce que l’on est, avec ses bleus à l’âme et ses cabosses. Elle invite ses lecteurs à tourner la page, à rompre avec le cycle infernal de la culpabilité et du perfectionnisme, dont elle estime qu’il fait partie d’un harassant système de survie qui pourrit la vie plutôt qu’il ne la protège. Elle rappelle, dans un langage simple, comme murmuré à l’oreille, des évidences que trop souvent on se refuse à voir : à savoir que lorsqu’on a un esprit critique exacerbé, on ne trouve pas son bonheur à juger les autres; qu’à vouloir toujours séparer le bien et le mal, le juste et l’injuste, on ne fait en réalité que se protéger de sa propre confusion intérieure.

Lytta Basset invite le lecteur à revenir sur ses blessures cachées, à en dénouer les secrets, pour pouvoir s’en libérer, sans hésiter à se faire accompagner dans ce cheminement difficile.

Pour l'auteur, le partage avec l’autre engendre le soulagement, le sentiment d’être entendu, reconnu, accepté ; des liens que l’on noue avec les autres naît un incomparable sentiment d’appartenance à la grande famille humaine.

Et le pardon dans tout cela ? Lytta Basset rappelle qu’il n’est pas affaire de volonté, qu’il vient tout seul, comme le fruit mûr tombe de l’arbre, pour autant qu’on ait renoncé à obtenir l’exacte réparation de ce qui, n’étant pas mesurable, demeure irréparable. Si l’on n’a pas choisi le mal qu’on a subi, on peut par contre décider de ce que l’on va en faire : « Autant je suis complètement innocent-e par rapport au mal qu’on m’a fait, autant j’ai l’entière responsabilité de ce que j’en fais ». Et de ce choix personnel dépend la paix intérieure et la joie. Chercher indéfiniment la genèse du mal - titre de l’un de ses cours, donné à l’Université de Lausanne - ne débouche pas sur la libération intérieure et la restauration de la confiance. Au-delà du pardon, le désir de tourner la page, 160 pages, aux Presses de la Renaissance, 2006.