Organisateur du "Fustival", John Geelen veut faire du Temple de la Fusterie un rendez-vous culturel genevois

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Organisateur du "Fustival", John Geelen veut faire du Temple de la Fusterie un rendez-vous culturel genevois

3 août 2006
Concerts, expositions, conférences : le Temple de la Fusterie à Genève accueille cet été de jeunes artistes pour le « Fustival » qu’y a concocté John Geelen, un Hollandais tombé amoureux de l’édifice à la belle façade baroque
Il foisonne d’idées pour ranimer le lieu, tombé en désuétude, et lui redonner du lustre. Il veut en faire un lieu incontournable de la vie culturelle genevoise. Son projet d’animation coïncide avec la volonté de l’Eglise Protestante de Genève (EPG) de créer des espaces de rencontre dans la ville.

Consultant en informatique originaire de Maastrich, John Geelin est tombé amoureux, voilà deux ans, du Temple de la Fusterie, construit au début du 18 siècle par Jean Venne, architecte huguenot réfugié dans la cité de Calvin. « Comment un tel édifice, devant lequel passent chaque après-midi jusqu’à 8000 personnes, a-t-il pu être pareillement déserté, voire ignoré ? », s’est demandé l’homme fraîchement débarqué à Genève. En effet, c’est à peine si les passants, interrogés sur la place du Molard, juste à côté, savent où le temple se trouve.

Ami des arts et adepte des défis, John Geelen décide de se battre pour redonner une nouvelle vie à l’édifice en y projetant l’organisation de toutes sortes de manifestations laïques. Il entre en contact avec les responsables de l’Eglise protestante de Genève, à qui appartient le sanctuaire, leur fait part de son projet d’un « Fustival » d’été qui mêlerait des concerts de musique classique, moderne et des expositions de photographies. Il imagine d’autres événements, plus ponctuels, pour récolter des fonds et permettre la rénovation progressive du lieu.

Son projet est accepté, un bail est signé pour l’été. Les premiers concerts viennent d’avoir lieu le week-end passé devant un parterre bien garni, on a même dansé dans le temple, rapporte l’organisateur, ravi. Il a trouvé des sponsors dans les milieux bancaires et horlogers et rêve déjà d’organiser, outre des concerts pour donner un coup de pouce à la carrière de jeunes musiciens, des événements pour présenter des montres, et, pourquoi pas, de la mode. John Geelen accepte volontiers de se soumettre à l’éthique en accord avec le lieu, jadis réservé au culte, et de renoncer, dans ses expositions et ses choix d’animation, à tout ce qui pourrait choquer.

« A Maastrich, une église est devenue le lobby d’un grand hôtel, c’est absolument superbe ! », s’enthousiasme-t-il. Et l’homme aux lunettes design de poursuivre : « Si les églises se vident, trouvons-leur une autre affectation qui puisse rassembler les gens et en faire un lieu incontournable de la ville ! ».

Ballon d'essai

Jean Biondina, directeur de l’Eglise protestante de Genève (EPG) voit d’un œil favorable l’initiative de John Geelen. « Ce Fustival est un ballon d’essai que nous suivons de près. Nous pourrons ainsi vérifier qu’une animation dans ce lieu intéresse la population. Car nous souhaitons reprendre le projet pour en faire l’Espace Fusterie, dans le but d’atteindre des gens que nous ne voyons pas autrement ». Il viendrait compléter l’offre de lieux de rencontre en ville : L’Eglise Protestante de Genève a déjà rodé trois autres lieux : le Forum Saint-Pierre dans la salle de paroisse de la cathédrale, qui va inaugurer en septembre une activité cinématographique avec la projection de films documentaires, l’Espace Saint-Gervais, dédié aux animations spirituelles et culturelles, et l’Espace des Pâquis, devenu lieu de rencontre et de solidarité. « Le Fustival pourrait parfaitement s’insérer à l’avenir dans notre projet Espace-Fusterie", estime Jen Biondina.

Concerts du week-end prochain :

Samedi 5 août 2006, Simply re-sound Collectiv, world music dj's (Pays-bas), dimanche 6 août 2006, Lollo Meier Quintette, gipsy music (Pays-Bas).