Vaud: les pasteurs qui assurent la relève

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Vaud: les pasteurs qui assurent la relève

2 novembre 2006
Consécration de huit pasteurs et diacres le 3 novembre à la cathédrale de Lausanne
Rencontre avec les deux plus jeunes pasteurs de la volée.« Partager une Parole qui donne sens à la vie» : la vocation pastorale de Diane Lokia-Barraud et Gilles Cavin pourrait se résumer ainsi. Ils ont juste 30 ans, l’une est pasteure suffragante dans la paroisse du Jorat, l’autre officie dans le Nord vaudois.

Quand Gilles Cavin a choisi de devenir pasteur, il s’est senti décalé par rapport à ses copains de gymnase. A l’heure d’être consacré ce vendredi 3 novembre à la cathédrale de Lausanne, il n’a plus l’impression de ramer à contre-courant : « Je peux vivre ma foi pleinement et librement, alors que bien des laïcs ont de la peine à témoigner de leur engagement chrétien à cause du climat de méfiance qui existe à l’égard des religions et de toute démarche spirituelle ».

A l’évidence, Gilles Cavin est bien dans son engagement et dans sa paroisse du Nord vaudois, englobant Onnens, Corcelles, Concise, Provence et Mutrux. Il s’y sent comme un poisson dans l’eau, participant activement à la vie locale, rencontrant ses paroissiens à la pompe à essence, au magasin, au port, - il aime tirer des bords avec son voilier – aux nombreuses manifestations villageoises. Pour lui, l’indifférence apparente des gens à l’égard d’un engagement de foi ne sont souvent que de la retenue : « Si l’on arrive à percer l’écorce des gens, on s’aperçoit que les questions existentielles les habitent. Aimer les gens que je rencontre et m’intéresser à eux, à ce qu’ils vivent, c’est ma manière de lutter contre l’indifférence, de montrer de façon bien vivante et quotidienne que croire, ça aide à vivre ». Gilles Cavin se définit comme un généraliste, ce qui lui permet d’être en contact avec toutes les générations, des enfants qui fréquentent l’école du dimanche aux aînés. Il a le sentiment d’être une passerelle entre les assemblées évangéliques qu’il a fréquentées avec sa famille dans sa jeunesse, et l’Eglise réformée au sein de laquelle il a choisi de travailler et de transmettre le message chrétien.Ne pas rester à la surface de la vie« Et si Dieu existait ? Alors qu’elle était en troisième année de catéchisme, Diane Lokia-Barraud a commencé à se poser la question. « Je n’étais pas très Eglise, mais je m’impliquais dans le groupe de jeunes des JP (Jeunes Paroissiens). Ma foi a mûri tranquillement. J’ai choisi la Faculté de théologie par passion pour les sujets qui sont abordés, sans le projet de devenir pasteur. L’envie de témoigner m’est venue peu à peu. Il y a quelque chose qui m’habite, que j’ai envie de partager et qui m’aidera à donner le meilleur de moi-même pour accompagner les gens. J’ai fait un stage d’une année à Paris, à la Mission populaire évangélique de France. J’y ai travaillé avec des jeunes, cette expérience m’a beaucoup marquée. J’ai cherché à les rejoindre dans leur langage, nous avons parlé de ce qui est au cœur de nos vies, de ce qui fait sens, de la foi qui s’incarne de façon concrète et qui nous invite à poser un regard en profondeur sur la vie humaine. Nous allions complètement à contre-courant de l’indifférence ambiante. J’ai réalisé que chacun a besoin d’approfondir sa vie, de ne pas rester à la surface des choses. Le retour du religieux n’est pas qu’une expression à la mode, j’ai découvert que c’est une réalité.