L’Eglise d’Angleterre demande pardon pour son rôle dans la traite des esclaves

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L’Eglise d’Angleterre demande pardon pour son rôle dans la traite des esclaves

29 janvier 2007
L’Eglise d’Angleterre, reconnaissant son rôle dans la traite des esclaves, prendra part à un acte de repentance le 24 mars à Londres, auquel participeront plusieurs milliers d’Anglicans, y compris leur leader spirituel
La marche sera menée par Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry, et son adjoint d’origine ougandaise, John Sentamu, archevêque d’York. Elle marquera le bicentenaire de l’abolition de la traite des esclaves dans ce qui était alors l’Empire britannique. Une croix géante sera portée et des percussionnistes africains joueront une lamentation pour ceux qui défileront dans la capitale britannique. Le cortège s’arrêtera pour laisser place à la réflexion en maints endroits avant une célébration en plein air dans le parc de Kennington. Les participants seront invités à signer une pétition appelant le gouvernement à prendre davantage de mesures pour mettre fin à l’esclavage dans le monde. En ce qui concerne la traite d’êtres humains, le pasteur Alan McDonald, modérateur de l’Eglise d’Ecosse, a salué le projet de la Grande-Bretagne d’adhérer à la Convention européenne sur la lutte contre la traite d’êtres humains. Cette mesure donnera aux victimes de la traite le droit de rester sur le territoire britannique pour une période minimale de trente jours « de récupération et de réflexion ». Auparavant, les victimes de la traite d’êtres humains et de l’esclavage sexuel étaient immédiatement expulsées vers leur pays d’origine, une pratique jugée « cruelle et inhumaine » par le pasteur McDonald.

La décision des anglicans de commémorer la loi de 1807 sur l’abolition de la traite des esclaves par « un acte de repentance et de confession » a été prise en 2006 par le synode de l’Eglise d’Angleterre. Celui-ci avait alors présenté ses excuses aux descendants des esclaves pour la participation de l’Eglise à la traite. Le synode a appris que l’Eglise possédait une plantation à la Barbade, à travers sa branche missionnaire, la Société pour la propagation de la foi en terre étrangère, où les esclaves recevaient une marque de propriété. Les détails de la participation de l’Eglise d’Angleterre à la traite font toujours l’objet d’une étude ; une subvention de près de € 76'000 a été allouée par la Loterie nationale britannique pour recruter des spécialistes de la question.