Socialistes chrétiens : préoccupés par l’avenir de la presse
5 février 2007
Réunis à Yverdon-les-Bains samedi 3 février, les socialistes chrétiens romands dressent un constat amer : en Suisse comme ailleurs dans le monde, journalistes et médias perdent progressivement leur indépendance intellectuelle
L’information est donc menacée ; aux journalistes de défendre leur métier et son éthique, avec le soutien des lecteurs-auditeurs-téléspectateurs-surfeurs, qui ne doivent pas hésiter à réagir auprès des décideurs économiques. Une médiation de Mme Isabelle Ott-Baechler, pasteure neuchâteloise, a placé la journée sous l’angle de l’éthique chrétienne : le tri du bon grain et de l’ivraie appartient à Dieu, la démocratie implique le dialogue et l’acceptation de solutions à l’aune du moindre mal. MM. François Gros, ancien rédacteur en chef de La Liberté, Jean-François Kister, journaliste à Radio-Cité et André Kolly, producteur d’émissions religieuses à la télévision suisse romande, ont estimé que le pouvoir de la presse, qui pourtant est un élément de la démocratie, est en péril. Ceci en raison de l’accès facile aux informations gratuites et de l’influence des exigences économiques sur le traitement des sujets : il faut faire ce qui marche et ce qui intéresse les publicitaires. Le niveau de traitement des sujets baisse et les médias d’opinion n’ont guère d’avenir. Christian Campiche, journaliste à La Liberté, a évoqué la réaction de journalistes romands qui ont signé en nombre une pétition demandant le respect d’une éthique professionnelle dans les rédactions. Il a lui-même déposé une plainte auprès du Conseil suisse de la presse au sujet de publicités déguisées en jos_content rédactionnels. Christian Georges, autre journaliste, a expliqué la nécessité de réagir à la prolifération de la presse à bas prix (pas seulement les journaux gratuits) : les lecteurs doivent dire aux rédactions qu’ils déplorent l’absence d’jos_content plus élaborés et la prolifération des sujets futiles. Cela implique cependant d’accepter que l’information de qualité et indépendante a un coût. Un bien sombre tableau, qui n’est pas sans lueurs d’espoir : le récent rapport annuel de Reporters sans Frontières considère que la liberté de la presse reste une réalité dans notre pays. Mais il convient de la défendre, à notre niveau de consommateurs, en soutenant les médias qui n’en restent pas aux futilités et qui démontrent un esprit libre et critique dans le traitement des sujets.