Un chantier pas comme les autres pour les jeunes sans travail

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Un chantier pas comme les autres pour les jeunes sans travail

19 février 2007
Uun chantier pas comme les autres, destiné aux jeunes de 17 à 27 ans sans travail au terme de leur apprentissage, a débuté lundi dernier à Cudrefin(VD)
Res Wirz, le jeune chefqui en est responsable, regrette que trop peu de jeunes concernés y participent. A Cudrefin, au milieu des chevaux qui paissent dans l’air printanier, s’est ouvert un chantier pas comme les autres pour transformer une ancienne grange en centre d’étude sur l’avenir grâce au travail de jeunes de 17 à 27 ans. « Ces semaines de construction s’adressent aux jeunes qui n’ont pas trouvé de place de travail après leur apprentissage ou leurs études. Il n’est pas nécessaire que la formation soit en lien avec l’engagement, mais il vaut mieux avoir un minimum de connaissances du fonctionnement des outils », explique Res Wirz, 22 ans, en se remémorant les difficultés d’étudiants perplexes devant une perceuse. Menuisier de profession, le jeune chef de chantier accomplit ici son service civil en encadrant la création de ce centre d’étude sur l’avenir et le développement durable. Son seul souci: bien que plus de 4000 personnes de 20 à 29 ans fussent inscrites au chômage dans le canton de Vaud en janvier, seuls trois volontaires se sont annoncés partants.

L’engagement, d’une durée de 2 à 5 semaines maximum, se fera jusqu’au 30 mars 2007 ; le logement et les repas sont fournis sur place. Une visite sur les lieux montre qu’il faudra se retrousser les manches : isolation selon diverses techniques (laine de pierre, bois, laine de mouton), façade vitrée sud-ouest pour récupérer la chaleur, chauffage s’inspirant du système romain de l’hypocaust (de l’air chauffé par le soleil circule dans le sol surélevé par des piliers et dans les murs), sols en mosaïque de marbres récupérés, panneaux solaires de la dernière génération permettant un rendement supplémentaire de 20%, tout est à réaliser. « Nous avons déjà refait entièrement le toit qui avait été déformé par l’utilisation d’un vieil élévateur pour charger le foin dans la grange. Au village, on nous a dit que nous étions fous de restaurer une telle ruine, qu’il valait mieux la détruire et reconstruire. Mais il est plus intéressant de rénover en fonction du développement durable, et selon ce que chaque groupe de jeunes a envie de faire », explique Res Wirz. Une option qui a permis de conserver des éléments d’architecture d’origine, motamment les petites fenêtres de l’ancienne étable.

C’est la troisième année qu’un tel chantier est mis sur pied. Il est financé, à raison de quelque 300'000 francs par an, par la Fondation Conseil de l’avenir, qui regroupe diverses personnalités du monde de la formation, tel le président de l’organisation centrale d’enseignants suisses Beat Zemp, par les scouts et par le soutien de Coop Natura-Fonds, qui permet d’assurer la gratuité du camp, du logement ainsi que 50 francs d’argent de poche par participant et par jour. Se poser les bonnes questions, avoir le plaisir de réfléchir et d’essayer fait partie de l’engagement attendu par la Fondation Cudrefin02, qui chapeaute le projet. La plus grande fierté de Res Wirz ? Tous les participants à ces semaines de constructions ont par la suite trouvé du travail, même celui qui souffrait d’un handicap. « Pour un futur employeur, un certificat de travail, montrant que celui qui n’avait pas trouvé d'emploi, n’a pas hésité à donner de son temps pour se lancer dans une réalisation collective, cela compte », conclut Res Wirz.