« La maladie n’est pas une punition de Dieu », affirme l’évêque de Sion

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« La maladie n’est pas une punition de Dieu », affirme l’évêque de Sion

20 février 2007
Le 4 mars 2007 sera le dimanche des malades. A cette occasion, l’évêque de Sion Mgr Norbert Brunner adresse un message à tous ceux qui sont malades, âgés, handicapés ou isolés
« Nous appartenons tous à la même communauté. Mais il ne suffit pas d’y penser une fois par année », affirme l’évêque, « tout simplement parce que vous et vos proches ainsi que vos amis, ce n’est pas seulement en ce dimanche des malades que vous vous posez des questions sur votre maladie, votre handicap, votre solitude ou vos faiblesses ». Et cela d’autant plus que la maladie dure depuis un certain temps déjà, qu’elle vous empêche de travailler ou de vivre dans votre famille, lorsque la perspective d’un rétablissement s’éloigne, malgré tous les soins reçus. « Sans doute est-ce dans ces situations que l’on se pose cette redoutable question : « Je suis malade. Pourquoi moi ? » Une question, mentionne l’évêque avec passablement de psychologie, « que l’on se pose surtout en cas de maladie soudaine, lorsque l’on apprend que l’on est atteint d’une grave maladie, voire d’une maladie incurable. Vous avez beau chercher une réponse, ruminer la question, vous creuser la tête, interroger ou discuter, vous ne trouverez pas de réponse. Parce qu’il n’y a pas de réponse à cette question. » Dire que la maladie fait partie de la vie humaine n’aide pas, parce qu’une personne malade ou handicapée est seule face à elle-même. «Même si des parents, des enfants, des proches ou des amis la soutiennent, elle se retrouve en fin de compte seule avec sa souffrance ».

Il est cependant possible de répondre à une autre question, poursuit l’évêque. « Est-ce que je suis responsable de ma maladie ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal, est-ce que j’ai péché ? Est-ce que ma maladie est une punition de Dieu ? » Là, nous pouvons et nous devons répondre clairement « NON », affirme Mgr Brunner. « Souvenons-nous de la rencontre de Jésus avec l’aveugle depuis sa naissance (Jean 9, 1-7). Les disciples demandent à Jésus : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle : à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents ? Jésus répondit : « Ni l’un ni l’autre. Il est aveugle pour que l’œuvre de Dieu puisse se manifester en lui ». Il serait complètement faux, ajoute l’évêque, de comprendre que Dieu a besoin de la maladie pour nous manifester son action. « Dieu ne veut ni la maladie, ni la souffrance, ni la solitude, ni le handicap, ni la faiblesse, ni la douleur. Mais comme la maladie et la souffrance font partie de la vie humaine, Dieu saisit ces occasions pour montrer son amour à ceux qui souffrent. C’est en cela que consiste la mission de Jésus et c’est pour cette raison qu’il est venu sur terre. « Vous vous demandez peut-être quel rapport cela a avec la maladie ? Il se peut que dans votre maladie, votre handicap, votre souffrance ou votre faiblesse, vous soyez appelés à devenir un exemple. Vous avez été obligés de faire une halte, de vous retirer dans le silence et de vous laisser soigner. Vous pouvez devenir les témoins de ce que saint Paul a écrit : « Ce qui manque aux détresses du Christ, je l’achève dans ma chair, en faveur de son corps qui est l’Eglise ». C’est suivre le Christ dans sa souffrance jusqu’à la croix. « Peut-être que, seuls, vous n’en avez pas la force. Mais il y a des personnes à vos côtés, qui vous soignent et vous accompagnent dans les hôpitaux, dans les homes ou à votre domicile. Ces personnes peuvent vous aider. En ce dimanche des malades, nous voulons remercier toutes ces personnes pour l’immense travail accompli avec dévouement auprès de ceux qui leur sont confiés. »

« Vous qui êtes malades, âgés, handicapés ou isolés, aidez-vous vous-mêmes, et aidez-nous afin qu’à travers votre maladie ou votre handicap l’action de Dieu soient manifestes pour nous. Puisse la proximité de l’amour du Christ contribuer à votre rétablissement physique et psychique », conclut l’évêque.