Les quatre Eglises chrétiennes ont envoyé leurs délégués à Sibiu
10 mars 2007
La cathédrale de Lausanne a connu une honnête affluence ce week-end pour l’étape suisse du Troisième rassemblement européen
Plus de 1100 personnes étaient réunies lors de la célébration œcuménique, samedi soir.A 10 heures, samedi matin, le rendez-vous fixé à tout chrétien intéressé à se joindre à la journée nationale de rassemblement des Eglises chrétiennes a réuni quelque deux cent personnes. Un résultat appréciable, en dépit du fait que la plupart des participants étaient relativement âgés, estime Georg Schubert, secrétaire de la communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse. « Il faut avoir vécu certaines déceptions de l’œcuménisme pour se préoccuper de ces questions de structures, qui ne passionnent pas les jeunes. Leur vécu œcuménique est concret ». En effet, à la célébration œcuménique qui avait lieu le même soir dans la cathédrale de Lausanne, un public plus mélangé était présent, composé d’un peu plus de 1100 personnes, selon les estimations des pasteurs vaudois Antoine Reymond et Martin Hoegger, président du Conseil des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud. Orthodoxes, catholiques, réformés et évangéliques mêlaient habits et paroles liturgiques, avant qu’une vingtaine d’enfants, provenant de divers continents et vêtus de manière traditionnelle, n’allument symboliquement la flamme des délégués envoyés à Sibiu. A la sortie, les participants étaient invités à conserver leur propre flamme, mais une bise maligne a souvent réduit cet espoir à néant.
L’idée d’une telle assemblée participative sur le thème « Le Christ, lumière pour tous », « est très particulière et liée au fait que le Troisième rassemblement œcuménique européen, qui aura lieu du 4 au 8 septembre 2007 à Sibiu, en Roumanie, a choisi un pays orthodoxe », rappelle le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Conférence des Eglises européennes. « Or, dans l’Europe de l’Est, il était impensable d’accueillir 15'000 personnes d’un coup », comme ce fut le cas à Graz (Autriche), en 1997, en raison des possibilités réduites d’hébergement. Les 46 délégués suisses devront être les émissaires de la population chrétienne suisse.
« Nous voulions que les participants visualisent le lien entre l’œcuménisme spirituel et la pratique œcuménique, qu’ils s’engagent concrètement à réfléchir sur des questions touchant aux migrations, à l’unité de l’Eglise ou à la justice et à la paix », poursuit le pasteur de Clermont. Pari réussi puisque, selon les animateurs, les participants « ont voulu communiquer leurs préoccupations et apporter des idées originales », témoigne Georg Schubert. Des sept groupes de travail, organisés sur les thématiques qui feront l’objet de travaux en Roumanie, ce sont justement les ateliers portant sur le rôle de la religion dans l’intégration réussie des personnes migrantes et celui traitant de l’unité de l’Eglise qui ont attiré le plus de monde.
Ce n’est pas un hasard : « L’intégration des migrants est un thème politique très chaud, que ce soit ici en Suisse, en France, en Grèce, en Italie ou en Espagne », commente Jean-Arnold de Clermont, qui est également le président de la Fédération protestante de France. « Nous ne pourrons pas comprendre la communion des Eglises en Europe sans être témoins de l’ensemble des communautés humaines. Le monde compte 200 millions de migrants à l’heure actuelle, et certaines statistiques parlent bientôt d’un milliard. Cela tient au monde globalisé, mais aussi au déséquilibre Nord-Sud, à des régimes totalitaires insupportables. Et il n’est pas acceptable que nous disions à ces gens qu’ils n’ont rien à faire chez nous ; cependant, il ne sera pas possible de développer l’Europe sans un développement équilibré de ces régions du monde. Concrètement, les Eglises doivent faire trois choses : tout d’abord, un travail d’information. La plupart des exactions commises en Europe à l’égard des migrants tiennent à l’ignorance des gens sur la capacité d’accueil d’un pays et le nombre des personnes présentes. Ensuite, une prise de parole publique. En France, l’an dernier, les Eglises ont été les seules qui ont eu le courage de parler pour informer et suggérer des pistes » après le projet de loi Sarkozy sur l’immigration. « Enfin, une action de résistance qui ne tient que si les deux premières étapes ont été solidement établies », quitte à protéger des personnes qui n’ont plus le droit de rester et à le dire publiquement. « Ce travail d’information implique aussi des actions d’alphabétisation et d’accueil des migrants. La Fédération protestante de France a créé un poste d’observateur pour recenser les nombreuses communautés et Eglises étrangères du pays. On compte quelque 400 communautés africaines rien que dans la couronne parisienne. Nous avons tenté de faire comprendre que ces mouvements, souvent d’obédience évangélique, n’ont rien de commun avec des mouvements sectaires. Ils ont une responsabilité très importante pour créer du lien social et au lieu de les pourfendre, il faudrait au contraire mieux leur faciliter la vie, car ils ont un rôle d’intégration considérable à jouer », conclut Jean-Arnold de Clermont.
L’idée d’une telle assemblée participative sur le thème « Le Christ, lumière pour tous », « est très particulière et liée au fait que le Troisième rassemblement œcuménique européen, qui aura lieu du 4 au 8 septembre 2007 à Sibiu, en Roumanie, a choisi un pays orthodoxe », rappelle le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Conférence des Eglises européennes. « Or, dans l’Europe de l’Est, il était impensable d’accueillir 15'000 personnes d’un coup », comme ce fut le cas à Graz (Autriche), en 1997, en raison des possibilités réduites d’hébergement. Les 46 délégués suisses devront être les émissaires de la population chrétienne suisse.
« Nous voulions que les participants visualisent le lien entre l’œcuménisme spirituel et la pratique œcuménique, qu’ils s’engagent concrètement à réfléchir sur des questions touchant aux migrations, à l’unité de l’Eglise ou à la justice et à la paix », poursuit le pasteur de Clermont. Pari réussi puisque, selon les animateurs, les participants « ont voulu communiquer leurs préoccupations et apporter des idées originales », témoigne Georg Schubert. Des sept groupes de travail, organisés sur les thématiques qui feront l’objet de travaux en Roumanie, ce sont justement les ateliers portant sur le rôle de la religion dans l’intégration réussie des personnes migrantes et celui traitant de l’unité de l’Eglise qui ont attiré le plus de monde.
Ce n’est pas un hasard : « L’intégration des migrants est un thème politique très chaud, que ce soit ici en Suisse, en France, en Grèce, en Italie ou en Espagne », commente Jean-Arnold de Clermont, qui est également le président de la Fédération protestante de France. « Nous ne pourrons pas comprendre la communion des Eglises en Europe sans être témoins de l’ensemble des communautés humaines. Le monde compte 200 millions de migrants à l’heure actuelle, et certaines statistiques parlent bientôt d’un milliard. Cela tient au monde globalisé, mais aussi au déséquilibre Nord-Sud, à des régimes totalitaires insupportables. Et il n’est pas acceptable que nous disions à ces gens qu’ils n’ont rien à faire chez nous ; cependant, il ne sera pas possible de développer l’Europe sans un développement équilibré de ces régions du monde. Concrètement, les Eglises doivent faire trois choses : tout d’abord, un travail d’information. La plupart des exactions commises en Europe à l’égard des migrants tiennent à l’ignorance des gens sur la capacité d’accueil d’un pays et le nombre des personnes présentes. Ensuite, une prise de parole publique. En France, l’an dernier, les Eglises ont été les seules qui ont eu le courage de parler pour informer et suggérer des pistes » après le projet de loi Sarkozy sur l’immigration. « Enfin, une action de résistance qui ne tient que si les deux premières étapes ont été solidement établies », quitte à protéger des personnes qui n’ont plus le droit de rester et à le dire publiquement. « Ce travail d’information implique aussi des actions d’alphabétisation et d’accueil des migrants. La Fédération protestante de France a créé un poste d’observateur pour recenser les nombreuses communautés et Eglises étrangères du pays. On compte quelque 400 communautés africaines rien que dans la couronne parisienne. Nous avons tenté de faire comprendre que ces mouvements, souvent d’obédience évangélique, n’ont rien de commun avec des mouvements sectaires. Ils ont une responsabilité très importante pour créer du lien social et au lieu de les pourfendre, il faudrait au contraire mieux leur faciliter la vie, car ils ont un rôle d’intégration considérable à jouer », conclut Jean-Arnold de Clermont.