Des animaux dans l’église ou à la fourrière :4 manifestations lausannoises pour analyser le rapport ambigu de l'homme au monde animal

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Des animaux dans l’église ou à la fourrière :4 manifestations lausannoises pour analyser le rapport ambigu de l'homme au monde animal

29 mars 2007
L’adulation des animaux de compagnie parallèle à la maltraitance des bêtes de rente et l’indifférence du public à leur sort témoignent du rapport ambigu que l’homme entretient avec le monde animal
« Nous ne sommes plus dans la bonne gestion de la création que Dieu nous a confiée, car nous n’en sommes plus solidaires ». Fort de ce constat, le pasteur Guy Dottrens propose de réfléchir à une cohabitation respectueuse avec la nature, lors de quatre manifestations. Premier rendez-vous le 22 avril au Musée zoologique de Rumine à Lausanne. Le cycle se terminera par une célébration avec des animaux et leurs maîtres au Temple de Montriond à Lausanne. Rencontre avec un zoo thérapeute. « L’animal souffrant est un concept relativement nouveau, explique Guy Dottrens, l’initiateur de ce cycle de manifestations lausannoises et la relation qu’entretient l’homme avec l’animal et la nature en général est à un tournant ». Avec l’équipe de Spiritualité dans la cité, il a eu envie de réfléchir à nos liens avec le monde animal et de rejoindre les gens dans ce qu’ils vivent de fort, notamment avec leurs animaux de compagnie.

Le parcours imaginé comprend quatre étapes. La première aura lieu au Musée de zoologie, en compagnie de son directeur, Michel Sartori, et de la conteuse Hélène Burnat, qui présenteront les animaux dans la Bible, dont la Genèse dit bien qu’ils ont été créés en même temps que l’homme, soit le sixième jour.

Suivra, début mai, une visite guidée de la cathédrale pour découvrir les animaux qui s’y cachent, avec Gaétan Cassina, professeur d’histoire de l’art monumental régional à l’Université de Lausanne. Il décryptera la signification symbolique de leur présence dans l’édifice. En juin c’est à une visite du Refuge de la Société vaudoise de protection des animaux à laquelle sont conviés les gens. Samuel Debrot, président de la SVPA, répondra aux questions, ainsi que Pascal Bianchi, intervenant en zoothérapie, et Martine Ramel, thérapeute du deuil.

Enfin, une célébration avec des animaux et leurs maîtres, accueillera aussi bien la tourterelle que le molosse, accompagnés de leurs propriétaires. Une première pour les protestants, en général réticents à bénir des animaux, mais qui souhaitent accompagner les gens dans leurs préoccupations et les temps forts de leur vie. Conversation avec un intervenant en zoothérapie« L’animal est un bon médiateur auprès des personnes âgées, pour réveiller des émotions et des souvenirs, pour sortir de leur isolement, explique Pascal Bianchi, intervenant en zoothérapie dans des EMS, mais aussi dans des centres de soins palliatifs, des hôpitaux et même des centres de détention. « Ils permettent d’améliorer la qualité de vie des résidents, de leur permettre de recevoir un peu de cette tendresse dont ils sont souvent privés. Dans les prisons, ils permettent parfois de calmer des détenus et leur donnent le sentiment d’être acceptés inconditionnellement et de se réconcilier avec eux-mêmes. L’animal ne juge ni ne condamne. Qu’importe qu’on soit réprouvé, vieux, moche, sénile ou mis à l’écart, l’animal offre un moment de répit, de communication. Partout où nous intervenons, toujours sur demande, on nous accueille avec joie. Nous venons souvent avec un chien, mais aussi avec un lapin, un cochon d’Inde ou même une tourterelle.

A la question de savoir si l’animal est considéré comme un gadget, prisonnier d’une intervention, Pascal Bianchi répond : « Nous considérons ces animaux comme des partenaires de travail, à qui l’on donne une place juste avec son vrai rôle de chien, de tourterelle ou de lapin. Aucun animal ne travaille plus de quatre heures par semaine. Si on s’aperçoit que l’animal n’a pas de plaisir, nous ne le forçons pas. L’intervention doit rester un jeu pour lui et un moment privilégié pour la personne à qui l’on rend visite ».