Fêtes gastronomiques et concours de cuisine durant le jeûne du Carême en Russie

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Fêtes gastronomiques et concours de cuisine durant le jeûne du Carême en Russie

2 avril 2007
L’observance du Grand Carême, la période de jeûne et de réflexion spirituelle qui précède la Semaine Sainte et Pâques, est devenue un élément important de la vie en Russie postsoviétique et se manifeste parfois sous des formes bien éloignées de la conception traditionnelle de cette période de quarante jours
Dans la Russie des tsars, les théâtres fermaient durant le Carême, exception faite des représentations à caractère religieux, et le jeûne était strictement observé en retirant des magasins la plupart des produits carnés et laitiers. « La société moderne est différente » a déclaré le père Serguei Zvonaryov, du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou. « Elle n’est pas prête à faire de tels sacrifices ». A Anapa, une station balnéaire du bord de la Mer Noire dans le sud de la Russie, des chefs de restaurants et de complexes hôteliers se sont réunis le 20 mars pour un concours de recettes de Carême qui a lieu chaque année sur le thème : « Jeûnons agréablement ! ». Un nouveau biscuit de Carême, sans matière animale, est apparu sur le marché. Sur le papier d’emballage étaient représentés une très ancienne église ainsi que le logo de la société qui le fabrique, l’usine de biscuits Bolchevik, maintenant propriété de Danone. On trouve partout des offres spéciales pour faire Carême, que ce soit dans les compagnies aériennes russes comme Aéroflot et Ural Airlines, dans les voitures-restaurants des chemins de fer russes où les passagers peuvent dîner de pommes de terre accompagnées d’oignons et de champignons, ou encore dans les salles à manger de la Douma et du Kremlin. De nombreux restaurants moscovites à la mode rivalisent d’ingéniosité pour proposer de savoureux menus de Carême, avec salades de fruits de mer ou truffes. « Les clients ont plutôt l’impression de se trouver au milieu d’une fête gastronomique et nullement dans la cellule d’un moine », remarque Anna Karmanova, critique gastronomique de Kommersant, quotidien économique, à propose de la manière d’observer le Carême dans les restaurants.