"Entre Emmental et Jura, Bienne à la croisée des chemins mennonites":Une exposition pour célébrer l'année des anabaptistes
14 mai 2007
« Oublier le passé, c’est se condamner à le répéter » : fort de cette conviction, l’Association Présence et l'Eglise du Sonnenberg ont organisé une série de manifestations pour marquer 2007, déclarée année des anabaptistes
Coup d’envoi hier à l’église française du Pasquart à Bienne, avec l’inauguration d’une exposition en hommage aux mennonites qui, fuyant les persécutions au 16e siècle, en raison de leur refus de porter les armes et de prêter serment, se réfugièrent sur les hauteurs jurassiennes. Toute une série de manifestations s’échelonneront jusqu’au 23 septembre pour nourrir le dialogue interconfessionnel, mais aussi tirer des leçons de l’histoire et aider ceux qui, aujourd’hui, sont minoritaires ou persécutés.La montée à l’église du Pasquart, construite en 1904 pour la paroisse française sur un promontoire, a quelque chose de symbolique en cette année 2007, déclarée année anabaptiste. Il faut du souffle pour y arriver, les yeux tournés vers le ciel pour repérer la flèche du clocher, élancée au-dessus de la mêlée. Les anabaptistes n’ont-ils pas dû, eux aussi, grimper sur les hauteurs jurassiennes pour sauver leur peau, les yeux rivés au ciel ? Sur la dernière marche de ces escaliers abrupts, un jeune NEM (non entrée en matière) d’origine érythréenne, attend. Il guette la venue de Christiane Jordan, présidente de l’Association Présences, pour lui adresser une requête. Les minoritaires et les persécutés d’aujourd’hui ont changé de visage, mais l’urgence de leur situation est la même qu’il y a quatre siècles. En témoignent les statuettes d’argile d’Annemarie Maillat-Gerber de la Neuveville, longues silhouettes émaciées d’exilés qui hantent l’église de leur présence errante.
L’église du Pasquart héberge en effet depuis dimanche une exposition d’œuvres d’artistes d’ascendance mennonite, tous marqués d’une façon ou d’une autre par les persécutions subies par leurs aïeux. Face au grand orgue du chœur, des tuyaux d’orgue anciens, en bois, que Walter Loosli a récupérés et transformés pour en faire des colonnes munies de signes et de symboles colorés. « A travers ces tuyaux d’orgue, j’aimerais rendre visible, peut-être même audible, un murmure antique et mystérieux », explique l’artiste, natif de la Chaux-d’Abel, dans le Jura bernois.
Autre artiste originaire du même village, Arthur Loosli, établi à Steffisburg, reprend également des symboles du passé, en l’occurrence, des dessins de cathédrales qu’ils déforme et reforme à son gré, donnant à voir autrement la foi chrétienne à l’origine des sanctuaires.
Un autre artiste, Jean-Pierre Gerber, établi à Bienne, témoigne du passé en présentant un singulier moulin à prières auquel il a accroché des tablettes gravées de lambeaux de phrases, d’édits et de condamnations, édictés par les persécuteurs réformés qui noyèrent, tuèrent, et brûlèrent les anabaptistes, parce que ceux-ci faisaient une lecture des Ecritures qui leur était propre, et qu’ils estimaient que le baptême ne pouvait plus être la décision des parents pour leurs enfants, mais celle des enfants qui, devenus adultes, demandent eux-mêmes le baptême. Ces « re-baptêmes »ont donné à ceux qui les pratiquaient dès 1525, le sobriquet d’ana-baptistes, du préfixe grec « ana » qui signifie « de nouveau ». Très rapidement, ces « re-baptiseurs » ont été chassés, bannis et certains mis à mort, ce dont témoignent les inscriptions gravées par Jean-Pierre Gerber.
L’exposition présente aussi un étonnant arbre généalogique de la famille Geiser, originaire de Langenthal, long de plus de 3 mètres, qui atteste de l’ancienneté et de l’étendue d’une famille mennonite. Il a été établi par un descendant soucieux de retrouver ses racines. Une galerie de portraits des descendants de cette même famille, réalisés par le photographe Xavier Voirol, complète l’exposition, de même qu’une série d’objets de la vie quotidienne des communautés mennonites.
Les activités organisées par l’Association Présences, en collaboration avec l’Eglise mennonite du Sonnenberg se dérouleront en deux parties : jusqu’au 24 juin, puis du 19 août au 23 septembre.Exposition « Entre Emmental et Jura : Bienne à la croisée des chemins mennonites », à l’église du Pasquart, Faubourg du Lac 99a à Bienne, ouverture mercredi, samedi et dimanche de 14 à 18 heures.
L’église du Pasquart héberge en effet depuis dimanche une exposition d’œuvres d’artistes d’ascendance mennonite, tous marqués d’une façon ou d’une autre par les persécutions subies par leurs aïeux. Face au grand orgue du chœur, des tuyaux d’orgue anciens, en bois, que Walter Loosli a récupérés et transformés pour en faire des colonnes munies de signes et de symboles colorés. « A travers ces tuyaux d’orgue, j’aimerais rendre visible, peut-être même audible, un murmure antique et mystérieux », explique l’artiste, natif de la Chaux-d’Abel, dans le Jura bernois.
Autre artiste originaire du même village, Arthur Loosli, établi à Steffisburg, reprend également des symboles du passé, en l’occurrence, des dessins de cathédrales qu’ils déforme et reforme à son gré, donnant à voir autrement la foi chrétienne à l’origine des sanctuaires.
Un autre artiste, Jean-Pierre Gerber, établi à Bienne, témoigne du passé en présentant un singulier moulin à prières auquel il a accroché des tablettes gravées de lambeaux de phrases, d’édits et de condamnations, édictés par les persécuteurs réformés qui noyèrent, tuèrent, et brûlèrent les anabaptistes, parce que ceux-ci faisaient une lecture des Ecritures qui leur était propre, et qu’ils estimaient que le baptême ne pouvait plus être la décision des parents pour leurs enfants, mais celle des enfants qui, devenus adultes, demandent eux-mêmes le baptême. Ces « re-baptêmes »ont donné à ceux qui les pratiquaient dès 1525, le sobriquet d’ana-baptistes, du préfixe grec « ana » qui signifie « de nouveau ». Très rapidement, ces « re-baptiseurs » ont été chassés, bannis et certains mis à mort, ce dont témoignent les inscriptions gravées par Jean-Pierre Gerber.
L’exposition présente aussi un étonnant arbre généalogique de la famille Geiser, originaire de Langenthal, long de plus de 3 mètres, qui atteste de l’ancienneté et de l’étendue d’une famille mennonite. Il a été établi par un descendant soucieux de retrouver ses racines. Une galerie de portraits des descendants de cette même famille, réalisés par le photographe Xavier Voirol, complète l’exposition, de même qu’une série d’objets de la vie quotidienne des communautés mennonites.
Les activités organisées par l’Association Présences, en collaboration avec l’Eglise mennonite du Sonnenberg se dérouleront en deux parties : jusqu’au 24 juin, puis du 19 août au 23 septembre.Exposition « Entre Emmental et Jura : Bienne à la croisée des chemins mennonites », à l’église du Pasquart, Faubourg du Lac 99a à Bienne, ouverture mercredi, samedi et dimanche de 14 à 18 heures.