Un numéro unique pour faire connaître les consultations conjugales dans le canton de Vaud

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Un numéro unique pour faire connaître les consultations conjugales dans le canton de Vaud

15 mai 2007
Avec 3170 consultations délivrées en 2005, la fondation Profa, le Centre Social Protestant (CSP) et Caritas offrent un service encore relativement méconnu de la population vaudoise
Le Département de la santé et de l’action sociale investira 1,6 millions de francs jusqu’en 2011 pour améliorer la diffusion de cette prestation hors de Lausanne.« Nos services offrent un espace de dialogue pour les couples en difficulté relativement peu sollicité par la population », constate Sylvie Reymond, directrice de Profa, un organisme qui offre, avec le Centre Social Protestant et Caritas, des consultations conjugales dans le canton de Vaud. Le nombre de consultations a certes augmenté en 2005, puisqu’il est passé de 2947 à 3170. Mais la nécessité d’implanter ce service là où il n’existait pas, soit à Oron, Orbe et Echallens, ainsi que le besoin de toucher des personnes qui ignorent l’existence d’un tel service, pourtant prescrit par l’art. 171 du Code civil, a poussé les trois organisations à lui donner un nouvel élan. « Les couples sont aujourd’hui soumis à de fortes pressions et à des difficultés qui semblent trop lourdes à supporter. Le simple acte de prendre rendez-vous avec un conseiller conjugal est un acte de courage qui doit être facilité », explique la directrice de Profa. Une campagne d’affichage a été lancée pour promouvoir un numéro unique permettant une première prise de contact (0840.860.860), de 9h à 12h et de 13h30 à 17h. Les couples intéressés par une consultation seront ensuite invités à se rendre dans l’un des trois services compétents, selon leurs affinités personnelles.

« Donnons-nous une chance ! Appelez-nous, c’est toujours le bon moment » : tel est le slogan visant à faire connaître la plateforme consultation conjugale Vaud, disponible dans les villes de Bex, Lausanne, Montreux, Morges, Nyon, Vevey et Yverdon. A Echallens, Orbe et Oron, trois consultations conjugales ont été ouvertes sur deux demi-journées par mois. Enfin, les prestations ont été doublées à Renens et à Payerne. Constatant que l’ensemble des forces se concentrait sur la région lausannoise, au détriment d’autres régions du canton, les trois organisations ont proposé au Département de la santé et de l’action sociale de créer en cinq ans un service réellement de proximité. Les centres sociaux régionaux des villes citées disposent désormais chacun d’une consultation conjugale, une nécessité à l’heure où chaque couple doit inventer son mode de fonctionnement. « Il y a vingt ou vingt-cinq ans existait encore un modèle de couple dominant dans la société. Ce n’est plus le cas et chaque famille doit aujourd’hui trouver sa voie », relève Sylvie Reymond. Dans certains milieux, réfléchir sur son couple passe encore pour un luxe que l’on ne peut se permettre.

Actuellement, le canton de Vaud verse 839'500 francs de subventions à ces services, auxquels s’ajoutent le coût des consultations (100.-) et l’aide de fonds privés. Cette subvention sera progressivement élevée jusqu’à atteindre 1,6 million de francs en 2011, le Département se réservant chaque année de refuser ou non une augmentation de 150'000 francs par an. Un couple et demi sur cent vient actuellement consulter à Lausanne dans l’une des trois institutions. Françoise Jaques, chef du service vaudois de prévoyance et d’aide sociale, souhaite que cette extension permette de mener « une action de prévention à la fois de la paupérisation et de la violence dans le couple ». Les ruptures qui touchent près de 40% des couples en Suisse « ont des incidences sur la situation financière difficile des familles, qui représente souvent une charge pour la collectivité. Nous constatons aussi une augmentation des demandes relevant de l’aide aux victimes d’infractions en lien avec des violences domestiques. Il est certes difficile de mesurer l’efficacité d’un dispositif de prévention, mais ces institutions nous rendront des comptes détaillés sur les moyens et les prestations mises à disposition ». Douze conseillers conjugaux font partie des intervenants, parmi lesquels trois hommes ; tous sont tenus à une stricte confidentialité et ne peuvent témoigner en justice. Chaque situation demande en moyenne entre 4 et 5 consultations. Ces spécialistes (psychologues, assistants sociaux, éducateurs, infirmiers) ont suivi une formation spécifique de 2 ans et demi à trois ans comme conseiller conjugal et sont diplômés soit d’une université, soit d’une HES. Leurs services s’adressent aux couples mariés ou non, y compris aux homosexuels pour autant qu’ils soient engagés dans un projet durable de vie.