Des motionnaires exigent la réhabilitation d’Anna Göldi au Grand Conseil glaronais
11 juin 2007
La « dernière sorcière d’Europe » Anna Göldi sera-t-elle réhabilitée, après le refus du Conseil d’Etat d’accéder à ce souhait ? La balle est désormais dans le camp du parlement cantonal, puisqu’un groupe parlementaire comprenant le Conseiller aux Etats Fritz Schiesser exige, dans une motion, qu’une réhabilitation officielle ait lieu, selon le quotidien « Südostschweiz » de samedi
A la suite du refus du gouvernement glaronais et du conseil cantonal de l'Eglise réformée de Glaris de prononcer une réhabilitation publique de la servante condamnée à mort voici 225 ans, les motionnaires jugent qu’il est temps d’effectuer un acte symbolique reconnaissant la responsabilité historique des autorités dans la mise à mort de cette Réformée. Selon un récent ouvrage, elle ne serait coupable que de s’être plainte à un Tribunal des mœurs des assiduités de son patron, le très puissant conseiller d’Etat Dr Tschudi, membre de tous les Conseils et de toutes les Cours de justice. Elle fut donc accusée d’avoir empoisonné une fillette de ses maîtres avec des aiguilles, puis de l’avoir guérie en les lui faisant recracher, preuve, pour l’accusation, de sa culpabilité. Elle n’aurait cependant pas eu droit à un procès équitable avant d’être torturée puis passée par l’épée. Les motionnaires exigent donc que son innocence soit reconnue, « afin de tirer les conclusions d’un des chapitres les plus tristes de l’histoire glaronaises, vu d’aujourd’hui ». Les motionnaires reconnaissent cependant les efforts du gouvernement « pour faire établir la réalité historique », en dépit de la disparition de documents qui auraient permis de savoir ce dont elle se plaignait en justice.