Les catholiques lucernois « touchés et irrités » par le document du Vatican sur la doctrine de l’Eglise
12 juillet 2007
Les responsables catholiques affirment dans une lettre ouverte leur désaccord avec la "discrimination" dont sont victimes les autres chrétiens
Du côté protestant, la Fédération luthérienne mondiale et la Conférence des Eglises européennes se joignent au concert de protestations.L’Eglise catholique de la ville de Lucerne se distancie du document de la Congrégation pour la doctrine de la foi, « Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine sur l’Eglise », publié mardi, qui affirme que l’Eglise catholique est seule Eglise du Christ, les communautés protestantes ne pouvant se prévaloir de cette qualité. « En tant que responsables de l’Eglise catholique de Lucerne, nous sommes touchés et irrités de la manière dont on parle de nos Eglises sœurs dans le nouveau document de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi », écrivent, dans une lettre ouverte rendue publique jeudi, la présidente du conseil de l’Eglise Teres Steiger-Graf et le co-directeur du décanat Hans-Rudolf Häusermann. La lettre s’adresse plus particulièrement à tous les chrétiens des Eglises évangéliques réformées et catholiques chrétiennes (« Vieux-catholiques »). Les auteurs estiment que les chrétiens d’autres Eglises sont « discriminés » par les responsables de l’Eglise catholique, au motif qu’elles « n’ont pas conservé l’authentique et intégrale réalité du Mystère eucharistique ». Le signal donné par Rome renforce encore la volonté des Eglises locales de mettre en avant l’œcuménisme.
« Nous ne pouvons pas comprendre que l’on argumente dans un dialogue entre chrétiens en disqualifiant et en dévalorisant l’autre », poursuit la lettre. « Celui qui croit être dans le vrai et qui parle de « déficiences et d’insuffisances » chez l’autre doit se laisser rappeler la parole de Jésus : « Pourquoi vois-tu la paille dans l’œil de ton frère et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans le tien ? ». Teres Steiger-Graf et Hans-Rudolf Häusermann se montrent aussi déçus de l’évêque de Bâle et président de la Conférence des évêques suisses, Mgr Kurt Koch, « qui a soutenu sans réserve et sans avoir consulté les croyants et les responsables d’Eglises, qui vivent l’œcuménisme à la base, le document de Rome ». Pourtant, ce que vivent la plupart des catholiques bâlois ne correspond pas à la conception de Mgr Koch, souligne encore la lettre.
De son côté, le plus grand rassemblement d’Eglises luthériennes s’est déclaré consterné par la publication du document du Vatican. « Bien que cette position ne soit pas nouvelle, nous sommes attristés et déçus qu’elle ait été réaffirmée dans le contexte actuel, dans lequel le travail du partenariat œcuménique a entraîné des résultats si importants », a déclaré le pasteur Ishmael Nolo, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale basée à Genève. Cette Fédération compte 140 Eglises membres et représente plus de 66 millions de chrétiens à travers le monde. L’archidiacre Colin Williams, secrétaire général de la Conférence des Eglises européennes (KEK), qui rassemble des Eglises essentiellement protestantes, anglicanes et orthodoxes, a souligné la « déception » ressentie à la publication de ce document, et sa volonté de rester engagé dans le dialogue œcuménique.
La publication du document du Vatican est particulièrement inopportune, puisqu’il intervient à quelques semaines du troisième rassemblement œcuménique européen, prévu à Sibiu (Roumanie) en septembre. A cette occasion, plus d’un millier de délégués catholiques romains doivent rencontrer autant de délégués membres de la KEK, dans le but d’ «explorer des pistes pour que la lumière de Jésus Christ, notre seigneur commun, puisse nous offrir l’espérance du renouveau et de l’unité. Nous ne devons pas laisser la publication de ce document nous détourner de cet objectif crucial », a conclu l’archidiacre Williams.
« Nous ne pouvons pas comprendre que l’on argumente dans un dialogue entre chrétiens en disqualifiant et en dévalorisant l’autre », poursuit la lettre. « Celui qui croit être dans le vrai et qui parle de « déficiences et d’insuffisances » chez l’autre doit se laisser rappeler la parole de Jésus : « Pourquoi vois-tu la paille dans l’œil de ton frère et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans le tien ? ». Teres Steiger-Graf et Hans-Rudolf Häusermann se montrent aussi déçus de l’évêque de Bâle et président de la Conférence des évêques suisses, Mgr Kurt Koch, « qui a soutenu sans réserve et sans avoir consulté les croyants et les responsables d’Eglises, qui vivent l’œcuménisme à la base, le document de Rome ». Pourtant, ce que vivent la plupart des catholiques bâlois ne correspond pas à la conception de Mgr Koch, souligne encore la lettre.
De son côté, le plus grand rassemblement d’Eglises luthériennes s’est déclaré consterné par la publication du document du Vatican. « Bien que cette position ne soit pas nouvelle, nous sommes attristés et déçus qu’elle ait été réaffirmée dans le contexte actuel, dans lequel le travail du partenariat œcuménique a entraîné des résultats si importants », a déclaré le pasteur Ishmael Nolo, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale basée à Genève. Cette Fédération compte 140 Eglises membres et représente plus de 66 millions de chrétiens à travers le monde. L’archidiacre Colin Williams, secrétaire général de la Conférence des Eglises européennes (KEK), qui rassemble des Eglises essentiellement protestantes, anglicanes et orthodoxes, a souligné la « déception » ressentie à la publication de ce document, et sa volonté de rester engagé dans le dialogue œcuménique.
La publication du document du Vatican est particulièrement inopportune, puisqu’il intervient à quelques semaines du troisième rassemblement œcuménique européen, prévu à Sibiu (Roumanie) en septembre. A cette occasion, plus d’un millier de délégués catholiques romains doivent rencontrer autant de délégués membres de la KEK, dans le but d’ «explorer des pistes pour que la lumière de Jésus Christ, notre seigneur commun, puisse nous offrir l’espérance du renouveau et de l’unité. Nous ne devons pas laisser la publication de ce document nous détourner de cet objectif crucial », a conclu l’archidiacre Williams.