Le pasteur qui corrigeait sa bonne condamné à 180 jours-amende avec sursis
13 juillet 2007
L’ancien pasteur de Versoix, licencié par l’Eglise protestante de Genève dès la révélation des faits, a écopé jeudi de 180 jours-amende avec sursis pour abus de la détresse (art
193 I CP). En 2004, profitant du lien de dépendance qu’il entretenait, en tant qu’employeur, avec son employée de maison polonaise âgée de 24 ans, il la « corrigeait » à main nue, à l’aide de martinet ou d’autres accessoires, prenant prétexte de divers travaux mal effectués. En outre, il exigeait qu’elle porte pour accomplir son travail une chemise et un short blanc, ainsi qu’elle se mette tous les matins à genoux pour lui confesser de prétendues « fautes ». Ce scénario, qui aurait pu inspirer l’écrivain Jacques Chessex, s’est poursuivi jusqu’au jour où l’employée, arrivée illégalement en Suisse, nourrie, logée et aidée dans ses études par le pasteur, a été obligée à subir un acte d’ordre sexuel de la part de son patron. Elle a alors déposé plainte. Le procureur général a relevé dans son ordonnance de condamnation la dépendance entière de la victime à son bourreau, sous peine de perdre logement, permis et école. L’ex-pasteur, qui a retrouvé du travail dans le social, ne devra payer les 18'000 francs d’amende qu’en cas de récidive.