Les délégués des Eglises suisses à Sibiu, découragés par le peu d'ouverture oecuménique au niveau de l'Europe
7 septembre 2007
En matière d’œcuménisme, les Églises suisses ont réalisé à Sibiu qu’elles ont un temps d’avance sur l'Europe
*"Nous voyons les lumières de cette assemblée, mais il reste bien des ténèbres », résume Ruedi Heinzer, directeur de la Communauté de travail des Églises chrétiennes en Suisse (CTEC), et membre du Conseil de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS). Il y a d’abord le regret d’une certaine retenue. « Est-ce la crainte de devoir parler des choses qui divisent ? », s’interroge Martin Hirzel, chargé de l’œcuménisme à la FEPS. Ou faut-il voir les raisons de cette timidité dans le fait que la Roumanie ne connaît pas une réalité oecuménique vivante ? Les délégués partagent un sentiment plutôt amer suite au sous-entendu d’un représentant orthodoxe du Patriarcat de Moscou au sujet de la théologie protestante. Celle-ci serait responsable, pour ne pas dire coupable, de la sécularisation ; en un mot une dérive. « Les chrétiens de Suisse ne veulent pas rester sans rien répondre à cela », commente Christiane Faschon, secrétaire générale de la CTEC.
Pourtant, même s’il y a des bémols, pour Martin Hirzel il serait trop fort de parler de déception. « Il ne faut pas oublier qu’un tel rassemblement n’était pas possible il y a vingt ans dans ces conditions. C’est un miracle de pouvoir se rencontrer et discuter », précise-t-il. Et c’est dans la rencontre réelle, physique, que l’ouverture se vit. « Ca fait du bien de voir des catholiques qui divergent de la ligne officielle », ajoute Christiane Faschon, elle-même de tradition catholique. Et les moments de partage existent à Sibiu, la chaleur de la rencontre se vit dans les cercles plus étroits que les assemblées plénières.Pour Ruedi Heinzer « les services du matin sont touchants et stimulants ». Un peu d’eau dans le vin pour relativiser les critiques ? Pas forcément, car de l’aveu des délégués, Sibiu aura tout de même joué le rôle de moteur pour le dialogue oecuménique au sein des Églises suisses, alors que le contexte est sensible. Pour Christiane Faschon, les Églises membres de la CTEC partageaient un certain découragement, « avant Sibiu, nous étions choqués, blessés et fâchés. Mais la chose la plus importante est de pouvoir discuter ensemble".
Il faut dire que la dimension européenne permet aux Églises suisses de constater qu’elles vivent une situation oecuménique plutôt privilégiée. Mais pour Ruedi Heinzer, l’exemple suisse n’est malheureusement pas assez valorisé : « Nous pouvons attester que ça fonctionne, nous le vivons chez nous. A Neuchâtel par exemple, l’œcuménisme est une réalité. Seulement, nous sommes délégués pour écouter, et nous ne bénéficions pas d’une visibilité suffisante pour en témoigner ». Munies de quelques propositions à soumettre à l’assemblée (voir encadré), les Églises suisses réalisent que l’ouverture oecuménique dans laquelle elles se disent prêtes à s’engager n’est peut-être pas encore celle de l’Europe.
Si dans le cadre européen, les Églises suisses se découvrent une place privilégiée et quelques temps d’avance, reste à savoir comment elles vont faire fructifier cette expérience chez elles et ne pas se laisser rattraper par le temps. Rien ne les empêche en effet de faire en sorte de réaliser en Suisse les propositions soumises à Sibiu, et dépasser ainsi les déclarations d’intention. Le prochain rendez-vous de l’agenda oecuménique est fixé au 24 novembre prochain à Zürich, pour une journée d’évaluation et de perspectives après Sibiu.
Pourtant, même s’il y a des bémols, pour Martin Hirzel il serait trop fort de parler de déception. « Il ne faut pas oublier qu’un tel rassemblement n’était pas possible il y a vingt ans dans ces conditions. C’est un miracle de pouvoir se rencontrer et discuter », précise-t-il. Et c’est dans la rencontre réelle, physique, que l’ouverture se vit. « Ca fait du bien de voir des catholiques qui divergent de la ligne officielle », ajoute Christiane Faschon, elle-même de tradition catholique. Et les moments de partage existent à Sibiu, la chaleur de la rencontre se vit dans les cercles plus étroits que les assemblées plénières.Pour Ruedi Heinzer « les services du matin sont touchants et stimulants ». Un peu d’eau dans le vin pour relativiser les critiques ? Pas forcément, car de l’aveu des délégués, Sibiu aura tout de même joué le rôle de moteur pour le dialogue oecuménique au sein des Églises suisses, alors que le contexte est sensible. Pour Christiane Faschon, les Églises membres de la CTEC partageaient un certain découragement, « avant Sibiu, nous étions choqués, blessés et fâchés. Mais la chose la plus importante est de pouvoir discuter ensemble".
Il faut dire que la dimension européenne permet aux Églises suisses de constater qu’elles vivent une situation oecuménique plutôt privilégiée. Mais pour Ruedi Heinzer, l’exemple suisse n’est malheureusement pas assez valorisé : « Nous pouvons attester que ça fonctionne, nous le vivons chez nous. A Neuchâtel par exemple, l’œcuménisme est une réalité. Seulement, nous sommes délégués pour écouter, et nous ne bénéficions pas d’une visibilité suffisante pour en témoigner ». Munies de quelques propositions à soumettre à l’assemblée (voir encadré), les Églises suisses réalisent que l’ouverture oecuménique dans laquelle elles se disent prêtes à s’engager n’est peut-être pas encore celle de l’Europe.
Si dans le cadre européen, les Églises suisses se découvrent une place privilégiée et quelques temps d’avance, reste à savoir comment elles vont faire fructifier cette expérience chez elles et ne pas se laisser rattraper par le temps. Rien ne les empêche en effet de faire en sorte de réaliser en Suisse les propositions soumises à Sibiu, et dépasser ainsi les déclarations d’intention. Le prochain rendez-vous de l’agenda oecuménique est fixé au 24 novembre prochain à Zürich, pour une journée d’évaluation et de perspectives après Sibiu.