AELE : la Déclaration de Berne et Alliance Sud dénoncent les accords bilatéraux de libre-échange avec des pays en développement triés sur le volet
3 décembre 2007
Les Ministres du commerce de l’AELE (La Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l’Islande) souhaitent le plus rapidement possible conclure des accords bilatéraux de libre-échange avec des pays en développement et émergents, « économiquement attractifs » comme l’Inde, l’Indonésie, la Colombie et le Pérou
A l’occasion d’un débat avec la presse, la Déclaration de Berne et la Communauté de travail des œuvres d’entraide Alliance Sud ont critiqué les plans du Conseil fédéral. Les pays en développement sortiront forcément perdants de cette course aux accords bilatéraux. Les deux organisations réclament un moratoire sur la conclusion de ce type d’accords entre pays riches et pays pauvres. Ces accords obligeraient les pays en développement à procéder à une ouverture drastique de leurs marchés, à éliminer leurs réglementations de protection et entraîneraient une baisse importante de leurs droits de douane. Ces pays devraient aussi s’engager à s’aligner sur les standards occidentaux de propriété intellectuelle. Bastienne Joerchel, coordinatrice de politique de développement auprès d’Alliance Sud, a démontré, chiffres à l’appui, que les accords bilatéraux existants, tels que celui conclu entre l’Union européenne et le Mexique, profitaient principalement aux pays industrialisés. Les pays en développement perdent d’importantes marges de manœuvre économiques et politiques. Marianne Hochuli, spécialiste du commerce à la Déclaration de Berne, a souligné que les pays en développement doivent craindre un affaiblissement de leurs secteurs bancaires, une détérioration des possibilités de crédit pour les petites et moyennes entreprises, une augmentation des investissements non durables au détriment des ressources locales, ainsi qu’une commercialisation plus difficile de médicaments bon marché destinés aux populations pauvres.