Les Eglises protestante et catholique suisses écrivent une lettre ouverte au président brésilien
18 décembre 2007
Dans une lettre ouverte adressée mardi 18 décembre au président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) et la Conférence des évêques suisses (CES) déclarent soutenir la grève de la faim de l’évêque brésilien de Barra Luiz Flavio Cappio, qui proteste contre les travaux de détournement du fleuve São Francisco
Avec le Conseil national des Eglises chrétiennes du Brésil (CONIC) et la Conférence nationale des Evêques du Brésil (CNBB), la FEPS et la CES ont signé en 2005 une déclaration œcuménique sur l’eau, considérée comme un droit de l’homme et un bien public. Ce document rappelle que l’eau est une condition fondamentale de toute vie, qu’elle est un droit de l’homme et qu’elle possède une signification spirituelle. C’est porté par cette conviction qui dépasse les intérêts politiques et économiques immédiats que Mgr Cappio poursuit son engagement, soutenu par les Eglises au Brésil et en Suisse. Après plus de deux semaines de jeûne et au vu de la détérioration de son état de santé, les signataires espèrent que le gouvernement brésilien rouvrira le dialogue avec la société civile et effectuera le geste de bonne volonté promis à l’égard de cette action. Après la commémoration, le 10 décembre, de la Journée internationale des droits de l’homme et le compromis trouvé à Bali par les gouvernements du monde entier lors de la Conférence sur le climat, la FEPS et la CES prient le président brésilien de bien vouloir entendre la voix de l’évêque Cappio et d’interrompre les travaux entrepris par l’armée. Pour les Eglises au Brésil et en Suisse, l’eau doit être reconnue localement et mondialement comme un droit de l’homme, et traitée comme un bien public. Son utilisation doit dépendre de priorités légales. Cela implique en particulier une politique écologique préventive visant en l’occurrence à revitaliser l’écosystème fluvial.