Le Réseau évangélique accuse l’Algérie de graves violations de la liberté de religion et dénonce l’instrumentalisation du Conseil des droits humains

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Le Réseau évangélique accuse l’Algérie de graves violations de la liberté de religion et dénonce l’instrumentalisation du Conseil des droits humains

13 mai 2008
Le Réseau évangélique, qui représente plus de 40'000 chrétiens de conviction évangélique en Suisse romande, dénonce l’utilisation à des fins politiques du Conseil des droits de l’Homme, un instrument censé protéger les droits fondamentaux des personnes
Le fonctionnement du Conseil implique que chaque pays membre soit soumis à la critique des autres. Dans ce cadre, l’Algérie a demandé le 8 mai dernier à la Suisse de s’engager davantage dans la lutte contre la xénophobie et pour l’égalité entre toutes les religions. Jean-Paul Zürcher, secrétaire général du Réseau évangélique, a dénoncé cette demande comme « une manière fine de détourner l’attention des violations flagrantes des jos_content 18 (liberté de pensée, de conscience et de religion) et 19 (liberté d’opinion et d’expression) de la Déclaration universelle des droits de l’homme en Algérie ». Le Réseau évangélique n’a pas reçu de réponse à une lettre adressée au gouvernement algérien par l’entremise de son ambassadeur en Suisse. Dans ce courrier, il dénonçait le traitement « scandaleux » infligé à des chrétiens en Algérie, les condamnant à de fortes amendes et à des peines d’emprisonnement sans les avoir entendus. Ils auraient été condamnés pour avoir porté atteinte à la religion islamique et à son prophète en vivant librement leur foi chrétienne. Près de 80% des Eglises protestantes d’Algérie ont été fermées ces trois derniers mois par le ministère algérien des affaires religieuses, en raison d’une nouvelle loi qui interdit désormais l’exercice libre d’une religion autre que l’islam. Norbert Valley, président du Réseau évangélique, rappelle que « l’Algérie a édicté des lois en 2006 qui traitent différemment les adeptes de cultes autres que musulmans ». Or « un pays qui se veut respectueux de toutes ses minorités ne doit pas favoriser une religion au détriment d’une autre, et ne doit pas non plus confiner la religion dans l’espace privé ». Le Réseau évangélique réaffirme que le respect de toutes les minorités religieuses passe par une laïcité ouverte, permettant à chacun d’exprimer librement ses convictions.