Mobilité du travail: les pasteurs doivent montrer « patte blanche »

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Mobilité du travail: les pasteurs doivent montrer « patte blanche »

9 juin 2008
La libre circulation des personnes, garantie dans l’Union Européenne et avec la Suisse, ne concerne pas les Eglises
Recruter un pasteur venu d’un autre canton ou de l’étranger pour repourvoir un poste vacant, n’est pas simple. Les Eglises protestantes connaissent toutes la même consécration mais n’ouvrent pas librement le pastorat d’une institution à l’autre. A l’heure où les paroisses cherchent parfois longtemps un remplaçant à leur ministre lorsque celui-ci part à la retraite ou est appelé ailleurs, il n’est pas rare qu’elles lancent un appel d’offres débordant les frontières de leur église cantonale. Des appels souvent entendus par des candidats désireux de découvrir d’autres horizons. Mais n’est pas pasteur qui veut, même choisi par un Conseil de paroisse, sans être membre reconnu du corps pastoral concerné.

Un statut qui s’acquiert après des entretiens d’agrégation, conduits par une commission ad hoc, et un essai en général d’un an de « vicariat en vue d’agrégation » dans la paroisse d’accueil « Nous avons beaucoup allégé la procédure ces dernières années, pour faciliter la venue de pasteurs d’autres églises cantonales ou étrangères. Mais nous devons néanmoins nous assurer que la personne saura s’adapter à notre manière de vivre l’Eglise », explique Antoine Reymond, conseiller synodal vaudois.

L’église réformée vaudoise (EERV), par exemple, se définit comme multitudiniste, ouverte à la pluralité théologique. Une ligne qui n’est pas l’apanage de toutes les institutions protestantes. « Par ailleurs, dans tout métier, le droit du travail prévoit un temps d’essai, le pastorat ne fait pas exception à cette règle juridique », précise le conseiller synodal.

Actuellement l’EERV ne manque pas de ministres, mais doit travailler à préparer une relève s’annonçant insuffisante et à une pénurie de vications. Malgré cela, ces procédures d’aggrégation seront maintenues, dans leur nouvelle forme simplifiée, les responsables réformés ne tenant pas à abaisser leurs critères. «Au niveau suisse, nous progressons dans la mise en place de standards identiques. Cela encouragera encore la mobilité, même si chaque Eglise gardera ses prérogatives en la matière » conclut Antoine Reymond.