Gabrielle Nanchen, une "accro" des chemins de Compostelle, plaide pour la réconciliation entre chrétiens et musulmans
13 juin 2008
Lestée d'un sac dont la charge a été maîtrisée au gramme près, Gabrielle Nanchen a parcouru les 1600 kilomètres de chemins menant à Compostelle, qu'empruntent chaque année plus de 100'000 pèlerins
Partie pour faire le point sur sa vie et tester sa capacité à affronter l'épreuve, elle découvre le dépouillement, l'entraide et la joie de vivre l'instant présent. Chemin faisant, elleréalise que le culte de Saint-Jacques a servi pendant plus de six siècles à stimuler et à soutenir la longue offensive des souverains chrétiens contre la présence maure en Espagne. Son récit tourne au plaidoyer pour la réconciliation entre les chrétiens et les musulmans.Gabrielle Nanchen aime relever les défis. Elle avait à peine 28 ans et deux enfants en bas âge, quand elle a été élue au Conseil national. Un troisième enfant est né durant son mandat au Parlement. Elle s'est aussi engagée avec enthousiasme pour l'égalité entre hommes et femmes à une époque où les femmes étaient une rareté aussi bien en politique que dans le monde économique, puis s'est largement impliquée en faveur de la solidarité internationale. Son dernier défi a été Compostelle.
« Je voulais faire le point sur ma vie, explique-elle en ouverture de son livre, mais en réalité, j'attendais autre chose, que je n'étais pas en mesure d'expliciter. La marche a écarté les limites qui m'enfermaient dans une définition trop restreinte de mon identité. Je comprenais que quelque chose de ma vérité essentielle s'ouvrait à moi. Au fil des kilomètres, la profession, le statut social, les conditions de vie, tout cela est oublié. Chacun des pas que j'ai faits dans la direction de Compostelle m'a permis de mieux prendre conscience de mon identité personnelle et mon identité d'Européenne ».
Elle raconte ses rencontres entre pèlerins, dont l'intensité leur donne un caractère unique. « Nous n'avions pas beaucoup de temps, nous allions tout de suite à l'essentiel ». Elle parle de ses peurs, seule sur les sentiers qu'elle a choisis pour voir l'océan atlantique qu'elle aime tant, dit ses découragements, sa vie spartiate, la promiscuité dans les dortoirs et les abris de fortune, les incivilités, mais aussi l'insécurité et les brigands qui dépouillent les pèlerins pendant leur sommeil ou les escroquent en chemin. Elle dit aussi, avec pudeur, cette présence qu'elle sent à ses côtés durant ses pérégrinations, ses rencontres providentielles qui la remettent sur le bon chemin, quand elle ne sait plus quel sentier emprunter.
Gabrielle Nanchen fait de fréquentes digressions sur ses investigations historiques pour comprendre comment le saint, vénéré par les pèlerins, a été transformé en Matamore, tueur de Maures. « Les marcheurs d'aujourd'hui ne savent pas sur quel arrière-fond idéologique et guerrier les chemins de Saint-Jacques se sont développés », constate-t-elle, avant de continuer ses investigations et ses considérations sur l'urgence d'une nouvelle forme de dialogue et de réconciliation avec les musulmans.Compostelle, De la Reconquista à la réconciliation, Gabrielle Nanchen,avril 2008, Editions Saint Augustin.
« Je voulais faire le point sur ma vie, explique-elle en ouverture de son livre, mais en réalité, j'attendais autre chose, que je n'étais pas en mesure d'expliciter. La marche a écarté les limites qui m'enfermaient dans une définition trop restreinte de mon identité. Je comprenais que quelque chose de ma vérité essentielle s'ouvrait à moi. Au fil des kilomètres, la profession, le statut social, les conditions de vie, tout cela est oublié. Chacun des pas que j'ai faits dans la direction de Compostelle m'a permis de mieux prendre conscience de mon identité personnelle et mon identité d'Européenne ».
Elle raconte ses rencontres entre pèlerins, dont l'intensité leur donne un caractère unique. « Nous n'avions pas beaucoup de temps, nous allions tout de suite à l'essentiel ». Elle parle de ses peurs, seule sur les sentiers qu'elle a choisis pour voir l'océan atlantique qu'elle aime tant, dit ses découragements, sa vie spartiate, la promiscuité dans les dortoirs et les abris de fortune, les incivilités, mais aussi l'insécurité et les brigands qui dépouillent les pèlerins pendant leur sommeil ou les escroquent en chemin. Elle dit aussi, avec pudeur, cette présence qu'elle sent à ses côtés durant ses pérégrinations, ses rencontres providentielles qui la remettent sur le bon chemin, quand elle ne sait plus quel sentier emprunter.
Gabrielle Nanchen fait de fréquentes digressions sur ses investigations historiques pour comprendre comment le saint, vénéré par les pèlerins, a été transformé en Matamore, tueur de Maures. « Les marcheurs d'aujourd'hui ne savent pas sur quel arrière-fond idéologique et guerrier les chemins de Saint-Jacques se sont développés », constate-t-elle, avant de continuer ses investigations et ses considérations sur l'urgence d'une nouvelle forme de dialogue et de réconciliation avec les musulmans.Compostelle, De la Reconquista à la réconciliation, Gabrielle Nanchen,avril 2008, Editions Saint Augustin.