Le nouveau calendrier interreligieux rappelle la conscience écologique des religions
Qu’elles conçoivent la nature comme l’œuvre d’un Dieu créateur ou comme la manifestation d’un principe primordial, qu’elles la sacralisent ou non, toutes les traditions religieuses rappellent à l’être humain qu’il n’est pas le maître tout-puissant, mais l’un des éléments, solidaire de tous les autres. Toutes mettent l’être humain en garde contre les conséquences des désordres menaçant l’équilibre d’un monde dont il est redevable envers le ciel, les esprits, les divinités ou le Dieu créateur. Ce calendrier, qui débute l’année en septembre, rappelle à point nommé la place – implicite ou explicite – de l’écologie et du respect de l’environnement dans l’enseignement et la pratique religieuse. Il illustre la façon dont de nombreux mouvements religieux contribuent au débat contemporain face aux défis écologiques présents. Toutes les traditions religieuses ont toujours relevé l’étroite interdépendance de l’homme et de son environnement et le devoir de remettre la Terre sans dommage aux générations suivantes. Des notions que beaucoup semblaient avoir oubliées dans leur course au progrès sans limites et une fuite en avant individualiste qui se résume par le slogan « Après moi, le déluge ».
Les auteurs du calendrier rappellent, par le texte et l’image, la règle d’or que l’on trouve dans toutes les grandes traditions, selon laquelle il ne faut pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’ils nous fassent. Cette règle s’applique à tous les humains, mais aussi à tous ces « autres » que sont les animaux et les plantes qui peuplent la planète. Pour exemple, la tradition orthodoxe met l’accent sur la dimension spirituelle de l’actuelle crise écologique, révélatrice d’une époque qui a perdu le lien avec le mystère de la création. « Aimez toute la création dans son ensemble et dans ses éléments, chaque feuille, chaque rayon, les animaux, les plantes. En aimant chaque chose, vous comprendrez le mystère divin dans les choses », écrivait Dostoïevski dans Les frères Karamazov. Ne pas respecter l’autre, ne pas respecter son environnement reviennent, pour les différentes formes de bouddhisme, à nuire à son propre chemin spirituel.
Ce qui ressort de ce calendrier sur la conscience écologique des religions, c’est que le présent comme l’avenir sont entre les mains de chacun, et non pas des seuls responsables politiques ; le progrès et la possibilité d’améliorer les conditions de vie ne s’entendent que par la prise en compte de la responsabilité de l’individu dans le bien-être collectif. Une vérité universelle aussi bien laïque que religieuse en somme, qu’il est bon de se rappeler mois après mois, en tournant les pages du calendrier interreligieux dont l’élaboration a été soutenue par la plate-forme interreligieuse de Genève, les éditions Enbiro, en collaboration avec le Monde des Religions.