20ème anniversaire de l’Association Helvétique des Amis du Chemin de Saint-Jacques : Compostelle, ça marche du feu de Dieu

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20ème anniversaire de l’Association Helvétique des Amis du Chemin de Saint-Jacques : Compostelle, ça marche du feu de Dieu

16 octobre 2008
Un culte sera célébré le 9 novembre prochain, à l’occasion du 20ème anniversaire de l’Association helvétique des Amis du Chemin de Saint-Jacques
LA cette occasion, le portail peint de la cathédrale sera exceptionnellement ouvert pour accueillir les pèlerins, renouant avec l’ancienne pratique moyenâgeuse. Les festivités, qui débuteront à Crêt-Bérard, seront l’occasion pour l’association, forte de 2300 membres, de rappeler que les chemins de Saint-Jacques de Compostelle ne sont pas qu’un simple itinéraire touristique, mais un chemin spirituel qu’empruntent de plus en plus de pèlerins. Le Conseil de l’Europe a promu en 1987 le Chemin de Saint-Jacques au rang de premier itinéraire culturel européen. Dans la foulée, des associations jacquaires se sont créées un peu partout en Europe. L’association suisse a été créée, pour sa part, à Lausanne le 31 janvier 1988. Elle se veut un lien entre les pèlerins, anciens jacquets qui ont fait tout ou partie du chemin jusqu’en Galicie en Espagne, et futurs pèlerins en recherche d’informations et de conseils. Elle est aussi la gardienne des chemins de Saint-Jacques qui traversent la Suisse, de Romanshorn à Genève, et elle veille à son balisage. Elle organise deux fois par an une marche sur l’un des tronçons du chemin de Saint-Jacques et tient chaque mois des « stamms » dans différentes villes de Suisse. Elle gère également un gîte en Espagne, près de Burgos, pour accueillir les jacquets de Pâques à octobre.

« Les pèlerins ne sont pas seulement des touristes qui aiment les belles églises romanes, explique à Lausanne Bernard de Senarclens, le nouveau président de l’Association, ce sont des gens qui se mettent en marche pour entamer un cheminement intérieur ». Le médecin à la retraite sait de quoi il parle. Parti une première fois en 1996 sur sa bicyclette du Puy-en-Velay jusqu’à Saint-Jean-Pied- de-Port dans le pays basque français, il a repris la route à pied l’année d’après, en morcelant les étapes. « Au cours d’un pèlerinage, on vit sa fragilité et souvent les combats intérieurs qui nous habitent, émergent. Nombreux sont les gens qui partent avec une souffrance et qui cherchent à faire le point sur leur vie ».

Il y a deux façons de faire un pèlerinage, explique encore le nouveau président de l’association : l’une en solitaire pour vivre un « trip » personnel, l’autre en groupe, accompagné d’un guide. L’Association est bilingue, neutre sur le plan confessionnel, et en pleine expansion. Le boom des pèlerins sur le Chemin n’est pas étranger à cette augmentation. En 2007, le bureau des pèlerins de Santiago a émis un total de 114'026 « compostelas », des certificats attestant que les pèlerins ont bien accompli le Chemin, ou au minimum plus de 100 kilomètres à pied. Les jacquets à qui l’on délivre ce certificat l’0encadrent en général avec fierté car il témoigne d’un moment fort dans leur vie où ils se sont surpassés.