"Dieu, personne ne l’a jamais vu" : petits propos lumineux de Maurice Bellet pour le temps de Noël
17 décembre 2008
Que Dieu existe ou n’existe pas, là n’est pas la question : pour Maurice Bellet, psychanalyste et théologien catholique, ce qui est sûr, c’est qu’il y a du Dieu dans l’histoire humaine et dans notre société et que cela ne s’efface pas comme ça
Dans sa petite théologie à grande vitesse, l'auteur aborde la question de Dieu en toute liberté. Il remet, non pas l’église au milieu du village, mais la lumière au cœur de nos vies. Aujourd’hui des millions d’hommes et de femmes ne se sentent plus préoccupés par la question de Dieu. Il sont partis sur la pointe des pieds et sont venus grossir la cohorte des non-croyants et des indifférents, plutôt que de celle des athées, qui nient son existence.
Dieu disparu, le monde désenchanté, les hommes cherchent à prendre sa place et sont confrontés à leur condition, à leur courage de vivre, à leur lucidité, à ce qu’ils sont les uns envers les autres. « Ce qui reste de Dieu, c’est un espace nu et vide qui se tient entre les humains, ce qui signifie qu’il n’y a nulle emprise de l’un sur l’autre, seulement le regard, la voix, le visage, la présence qui donnent à chacun d’être délivré de l’abîme, de la haine solitaire - ce monstre impensable ». Il reste l’essentiel, des humains ensemble. Certains en vont par la ville, parmi les plus pauvres, titubant dans la misère. Ils aident. Ils n’ont d’autre clarté que ce qu’ils entrevoient sur le visage du plus démuni, du plus défait, du plus égaré. « Si Dieu est, écrit Maurice Bellet, il est en l’homme ce point de lumière qui précède toute raison et toute folie et que rien ne peut détruire. Peut-être qu’alors croire en Dieu consiste en ceci : croire qu’en tout être humain existe ce point de lumière ». A chacun de se faire son opinion selon sa propre expérience, son propre chemin, en se défaisant toutefois des préjugés, en refusant les substituts en tous genres qui ont parfois engendré le pire ; les terribles expériences du 20e siècle l’ont abondamment démontré.
Maurice Bellet ne cherche pas à prouver quoi que ce soit ni à résoudre la question de l’existence de Dieu, il se borne à poser des question, mais avec force. « Si Dieu est Dieu, écrit-il, il n’est rien de ce que nous mettons en sa place. Y compris sous son nom. Il est un Tout Autre qu’on ne peut accueillir qu’en silence ». Et Maurice Bellet de reprendre les paroles de la première Epître de Jean : « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli ». Pour le théologien, c’est au cœur des relations humaines, quand elles sont présence partagées, écoute réciproque, partage, amour, aussi de l’étranger et de l’ennemi, que se tient l’insaisissable « qui fait que chaque humain est pour tout humain l’infini ».« Dieu, personne ne l’a jamais vu », Maurice Bellet, 103 pages, octobre 2008, éditions Albin Michel.
Dieu disparu, le monde désenchanté, les hommes cherchent à prendre sa place et sont confrontés à leur condition, à leur courage de vivre, à leur lucidité, à ce qu’ils sont les uns envers les autres. « Ce qui reste de Dieu, c’est un espace nu et vide qui se tient entre les humains, ce qui signifie qu’il n’y a nulle emprise de l’un sur l’autre, seulement le regard, la voix, le visage, la présence qui donnent à chacun d’être délivré de l’abîme, de la haine solitaire - ce monstre impensable ». Il reste l’essentiel, des humains ensemble. Certains en vont par la ville, parmi les plus pauvres, titubant dans la misère. Ils aident. Ils n’ont d’autre clarté que ce qu’ils entrevoient sur le visage du plus démuni, du plus défait, du plus égaré. « Si Dieu est, écrit Maurice Bellet, il est en l’homme ce point de lumière qui précède toute raison et toute folie et que rien ne peut détruire. Peut-être qu’alors croire en Dieu consiste en ceci : croire qu’en tout être humain existe ce point de lumière ». A chacun de se faire son opinion selon sa propre expérience, son propre chemin, en se défaisant toutefois des préjugés, en refusant les substituts en tous genres qui ont parfois engendré le pire ; les terribles expériences du 20e siècle l’ont abondamment démontré.
Maurice Bellet ne cherche pas à prouver quoi que ce soit ni à résoudre la question de l’existence de Dieu, il se borne à poser des question, mais avec force. « Si Dieu est Dieu, écrit-il, il n’est rien de ce que nous mettons en sa place. Y compris sous son nom. Il est un Tout Autre qu’on ne peut accueillir qu’en silence ». Et Maurice Bellet de reprendre les paroles de la première Epître de Jean : « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli ». Pour le théologien, c’est au cœur des relations humaines, quand elles sont présence partagées, écoute réciproque, partage, amour, aussi de l’étranger et de l’ennemi, que se tient l’insaisissable « qui fait que chaque humain est pour tout humain l’infini ».« Dieu, personne ne l’a jamais vu », Maurice Bellet, 103 pages, octobre 2008, éditions Albin Michel.