Le Tessin n’interdit pas les minarets
17 février 2009
Le Grand Conseil tessinois a refusé d’interdire les minarets, comme le proposait une initiative cantonale déposée par la Lega et l’UDC
La décision soulage les défenseurs de positions chrétiennes et humanistes, mais elle interroge sur le réel débat suscité par le sujet.Réunis en séance le lundi 16 février, les parlementaires tessinois ont refusé à 55 voix contre 22 d’interdire la construction de minarets. L’initiative avait été déposée par trois députés au Grand Conseil, Lorenzo Quadri (Lega), Eros Mellini (UDC) et Andrea Giudici (PRD).
Le parti radical tessinois souhaitait ajourner le débat dans l’attente du vote au niveau fédéral sur ce dossier. L’initiative cantonale a pour finir été rejetée par les élus socialistes, verts et ceux du Parti démocrate chrétien (PDC), avec l’appui de certains députés radicaux.
Les Églises tessinoises s’étaient opposées à cette initiative dès son lancement. L’évêque de Lugano, Pier Giacomo Grampa, avait participé à des rencontres avec des musulmans pour exprimer sa solidarité avec cette communauté. L’Église évangélique réformée du canton soutient pour sa part la position de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS), clairement opposée à l’initiative nationale. « Si nous voulons être cohérents avec les valeurs chrétiennes et humanistes de l’Église, nous ne pouvons pas défendre cette initiative », a déclaré à Protestinfo Marianne Bianchi, présidente du Conseil synodal de l’Église évangélique réformée du canton du Tessin.
Le vote du Grand Conseil et la position des Églises révèlent l’esprit de tolérance qui semble prévaloir au Tessin. Fondateur du Forum de dialogue interreligieux au Tessin, le pasteur Guiseppe La Torre de Chiasso regrette pourtant que cela soit l’unique argument avancé par les opposants à l’interdiction de minarets.
Sollicité par le Grand Conseil pour s’exprimer devant les députés, il regrette que les politiciens ne sont pas préparés à cette question, a-t-il déclaré à Protestinfo. Le débat fait par conséquent aussi défaut avec la population.
L’initiative tessinoise, datant d’octobre 2006, voulait combattre les minarets, « symboles de conquête », au motif qu’ils ne sont pas nécessaires à l’exercice de la foi musulmane ni indispensables à une mosquée. Le texte de l’initiative était très proche d’une intervention similaire dans le canton de Zurich transmise au Conseil d’État zurichois en septembre de la même année.
Le Tessin compte environ 6'000 musulmans, deux mosquées à Lugano et deux centres islamiques, l’un à Chiasso et l’autre à Giubiasco. Aucun projet de minaret n’a été déposé au Tessin jusqu’à aujourd’hui.
Le parti radical tessinois souhaitait ajourner le débat dans l’attente du vote au niveau fédéral sur ce dossier. L’initiative cantonale a pour finir été rejetée par les élus socialistes, verts et ceux du Parti démocrate chrétien (PDC), avec l’appui de certains députés radicaux.
Les Églises tessinoises s’étaient opposées à cette initiative dès son lancement. L’évêque de Lugano, Pier Giacomo Grampa, avait participé à des rencontres avec des musulmans pour exprimer sa solidarité avec cette communauté. L’Église évangélique réformée du canton soutient pour sa part la position de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS), clairement opposée à l’initiative nationale. « Si nous voulons être cohérents avec les valeurs chrétiennes et humanistes de l’Église, nous ne pouvons pas défendre cette initiative », a déclaré à Protestinfo Marianne Bianchi, présidente du Conseil synodal de l’Église évangélique réformée du canton du Tessin.
Le vote du Grand Conseil et la position des Églises révèlent l’esprit de tolérance qui semble prévaloir au Tessin. Fondateur du Forum de dialogue interreligieux au Tessin, le pasteur Guiseppe La Torre de Chiasso regrette pourtant que cela soit l’unique argument avancé par les opposants à l’interdiction de minarets.
Sollicité par le Grand Conseil pour s’exprimer devant les députés, il regrette que les politiciens ne sont pas préparés à cette question, a-t-il déclaré à Protestinfo. Le débat fait par conséquent aussi défaut avec la population.
L’initiative tessinoise, datant d’octobre 2006, voulait combattre les minarets, « symboles de conquête », au motif qu’ils ne sont pas nécessaires à l’exercice de la foi musulmane ni indispensables à une mosquée. Le texte de l’initiative était très proche d’une intervention similaire dans le canton de Zurich transmise au Conseil d’État zurichois en septembre de la même année.
Le Tessin compte environ 6'000 musulmans, deux mosquées à Lugano et deux centres islamiques, l’un à Chiasso et l’autre à Giubiasco. Aucun projet de minaret n’a été déposé au Tessin jusqu’à aujourd’hui.