Pain pour le prochain et Action de Carême: 40 ans de collaborationEviter que la crise financière évacue le réchauffement climatique de l'agenda politique
23 février 2009
Les dérèglements climatiques et leurs conséquences en premier lieu sur les populations du Sud sont au coeur de la campagne 2009 de Pain pour le prochain et d'Action de Carême
Depuis 40 ans, les deux oeuvres d'entraide interpellent régulièrement la société sur des sujets sensibles. Coup de projecteur sur des campagnes, qui prennent souvent un tour politique.« Nous voyons par exemple que le réchauffement climatique est rapidement évacué de l’agenda politique dès qu’une crise financière surgit », a déclaré Beat Dietschy , secrétaire général de Pain pour le prochain, le service des Églises protestantes de Suisse pour le développement. Il s'agit de lutter contre ces mécanismes. « Cette année, nous exigeons la “justice climatique”. Nous devons faire comprendre que la lutte contre le réchauffement doit aussi respecter le droit au développement. »
Soulever des questions délicates
« Pendant ces 40 ans, nous n’avons cessé d’aborder des questions politiques et économiques délicates, a poursuivi M. Dietschy. En 2001, la campagne “Civiliser l'argent” reprenait indirectement l’initiative sur l'abus du secret bancaire. Compte tenu de la crise financière et du cas de l'UBS, le thème de cette campagne est de nouveau d'actualité. » Il en allait de même en 1972 avec l’initiative sur l’interdiction de l’exportation d’armes. Il y a eu des réactions violentes. On nous reprochait de faire de la politique. »
« Au début, les prêtres et les aumôniers faisaient preuve de réticence, mais aujourd’hui, c’est clair, c’est ce que l’on attend de nous », a résumé Ferdinand Luthiger, ancien directeur de l’œuvre d’entraide catholique Action de Carême de 1984 à 1995.
« Ce n’est pas que nous voulions forcément être politique, précise M. Dietschy. Un proverbe dit : “Donne du poisson à une personne qui a faim et elle mangera un jour. Enseigne-lui à pêcher et elle n’aura plus jamais faim.” Que faire, cependant, lorsque le fleuve où la personne pêche est pollué ? Dans ces situations, nous devons renforcer les organisations d'entraide de pêcheurs. Ou faire en sorte que des lois efficaces soient approuvées pour protéger l’environnement. Ce sont des actions forcément politiques. »
Dépasser le politiquement faisable
« Notre but est de faire en sorte que tout le monde puisse mener une existence digne. Que les droits humains soient respectés, a expliqué Antonio Hautle, directeur actuel d’Action de Carême. Ce sont là des exigences maximales. L’Église ne peut pas s’intéresser uniquement au politiquement faisable. »
Enfin, ces campagnes ont ouvert la voie à l’œcuménisme en Suisse. En 1969, la collaboration œcuménique n’allait pas du tout de soi, mais les temps étaient propices. Le Concile Vatican II avait fait de l’œcuménisme l’un de ses objectifs et le Conseil œcuménique des Églises aussi.
NOTE: une interview de la présidente du Conseil national, Chiara Simoneschi-Cortesi, sur le lien entre conviction religieuse et engagement politique suit. Davantage d'informations sur les différentes manifestations organisées à l'occasion des 40 ans de campagnes, menées par Action de Carême et de Pain pour le prochain sous: www.campagneoecumenique.ch.
Soulever des questions délicates
« Pendant ces 40 ans, nous n’avons cessé d’aborder des questions politiques et économiques délicates, a poursuivi M. Dietschy. En 2001, la campagne “Civiliser l'argent” reprenait indirectement l’initiative sur l'abus du secret bancaire. Compte tenu de la crise financière et du cas de l'UBS, le thème de cette campagne est de nouveau d'actualité. » Il en allait de même en 1972 avec l’initiative sur l’interdiction de l’exportation d’armes. Il y a eu des réactions violentes. On nous reprochait de faire de la politique. »
« Au début, les prêtres et les aumôniers faisaient preuve de réticence, mais aujourd’hui, c’est clair, c’est ce que l’on attend de nous », a résumé Ferdinand Luthiger, ancien directeur de l’œuvre d’entraide catholique Action de Carême de 1984 à 1995.
« Ce n’est pas que nous voulions forcément être politique, précise M. Dietschy. Un proverbe dit : “Donne du poisson à une personne qui a faim et elle mangera un jour. Enseigne-lui à pêcher et elle n’aura plus jamais faim.” Que faire, cependant, lorsque le fleuve où la personne pêche est pollué ? Dans ces situations, nous devons renforcer les organisations d'entraide de pêcheurs. Ou faire en sorte que des lois efficaces soient approuvées pour protéger l’environnement. Ce sont des actions forcément politiques. »
Dépasser le politiquement faisable
« Notre but est de faire en sorte que tout le monde puisse mener une existence digne. Que les droits humains soient respectés, a expliqué Antonio Hautle, directeur actuel d’Action de Carême. Ce sont là des exigences maximales. L’Église ne peut pas s’intéresser uniquement au politiquement faisable. »
Enfin, ces campagnes ont ouvert la voie à l’œcuménisme en Suisse. En 1969, la collaboration œcuménique n’allait pas du tout de soi, mais les temps étaient propices. Le Concile Vatican II avait fait de l’œcuménisme l’un de ses objectifs et le Conseil œcuménique des Églises aussi.
NOTE: une interview de la présidente du Conseil national, Chiara Simoneschi-Cortesi, sur le lien entre conviction religieuse et engagement politique suit. Davantage d'informations sur les différentes manifestations organisées à l'occasion des 40 ans de campagnes, menées par Action de Carême et de Pain pour le prochain sous: www.campagneoecumenique.ch.