Engagement politique

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Engagement politique

23 février 2009
Interview de Chiara Simoneschi-Cortesi (PDC/TI)), présidente du Conseil national, membre du Conseil de fondation d'Action de Carême depuis plus de 6 ans:Y a-t-il un lien entre votre croyance religieuse et votre engagement politique?Oui, il est important que les chrétiens s'engagent dans l'espace public
Je conçois la politique comme un service à la communauté. Au nom de la justice sociale, il s'agit de trouver des solutions équilibrées en faveur de l'ensemble de la population par le biais du dialogue.

Je suis catholique, mais ma mère était protestante. J'ai donc naturellement une ouverture oecuménique. J'ai été sensible dans la foulée de Vatican II à l'appel pour un engagement dans la société. Il est important d'agir en Suisse, mais aussi à l'étranger en faveur des plus démunis.

Mon engagement à Action de Carême s'inscrit dans cette philosophie: il est antérieur à mon accession à la présidence du Conseil national. J'ai en revanche promis, pendant l'année présidentielle, de donner de la visibilité à des associations, dont je soutiens les buts et qui s'appuient souvent sur le bénévolat.Que pensez-vous du bénévolat?Chaque année, des bénévoles accumulent plus de 250'000 heures de travail au bénéfice de Pain pour le prochain, d'Action de Carême et Etre partenaires. Même les activités politiques sont en bonne parties basées sur le bénévolat. J'ai moi-même beaucoup travaillé en tant que bénévole. J'ai aussi fondé quelques associations, basées sur ce principe.

On parle beaucoup de moralisation du capitalisme et de la politique ces derniers temps. Comment défendez-vous votre position en faveur des bonus à l'UBS?

Formellement je suis tenue, à titre de présidente du Conseil national, de voter en faveur de la majorité de la commission, selon la pratique suivie au Parlement. À moins d'avoir clairement défendu une position différente auparavant, comme c'était le cas d'Alain Berset (PS/FR), président du Conseil des Etats.

La majorité exigeait que l'UBS revoie son système de rémunération (bonus) à partir de 2009. La minorité, de son côté, demandait que les bonus reçus les années passées soient rendus. Au-delà de mon devoir formel, la proposition de la minorité était pour moi intenable, parce qu'elle était inapplicable. En effet, l'octroi de bonus est régi dans la plupart des cas par des contrats individuels, qu'on est obligé de respecter.

Du point de vue strictement personnel, je ne suis pas très contente. L'UBS devrait avoir la décence, là où il n'y avait pas d'engagement avec les employés, de se comporter de manière plus mesurée après l'attribution des 6 milliards de francs d'argent public. En plus, le manque de transparence sur les montants versés est également incompréhensible.Le secret bancaire est violemment ébranlé. Comment réagissez-vous?Je préfère ne pas me prononcer pour l'instant.Revenons sur le terrain religieux, on assiste dans plusieurs secteurs à à des combats entre communautarisme et droit suisse. Comment évaluez-vous la situation?En Suisse, la Constitution contient, entre autres, les droits fondamentaux d'où découlent les lois. « Et tout le monde doit s'y conformer ». « Les personnes qui n'y souscrivent pas n'ont rien à faire en Suisse ». « Sur ce point, je suis ouverte, mais ferme ».