A Pâques, les chrétiens de Suisse veulent vivre leurs revendications
« Nous avons choisi vendredi saint car c'est le jour où le Christ a été torturé et mis à mort sur la croix », explique Nathalie Mischler, chargée de campagne. « Nous voulons montrer qu'il y a des gens qui subissent encore cela aujourd'hui, et aussi marquer notre ancrage chrétien », indique-t-elle.
Les chrétiens sont le public cible de ces campagnes, organisées depuis presque 10 ans. « Mais nous sommes relayés plus largement, précise Mme Mischler. En 2008, notre action, organisée avec d'autres partenaires, dénonçait la peine de mort en Chine à l'occasion de Jeux olympiques. Nous avons récoltés plus de 14000 signatures. »
Cette année, la campagne de l'ACAT se compose d'une pétition adressée au Président de l'Assemblée nationale du Bénin. Elle félicite son pays pour les efforts fournis et l'enjoint à adopter rapidement les recommandations du Comité contre la torture des Nations Unies.
Des femmes en marche pour le lundi de PâquesCe lundi de Pâques, le collectif la Marche de Pâques investit quant à lui les rues de Berne pour une manifestation. Les femmes y seront à l'honneur, au côté des migrants, sur un arrière plan de crise économique et sociale.
« Les migrants sont les premières victimes de la crise, ils sont les premiers à se retrouver dans la rue », indique Angela Mattli, membre du collectif. Quant à la place donnée aux femmes, Angela Mattli l'explique par leur implication. « Nous militons pour la paix. Et cette année, nous voulons montrer que ce sont souvent des femmes qui s'impliquent dans les questions de l'immigration », précise-t-elle.
Trois oratrices prendront d'ailleurs la parole pour cette manifestation placée sous le slogan « Halte à l'exclusion – paix envers les migrant-e-s ». Il s'agit de Theodora Leite Stampfli, de l'organisation féministe cfd, Anne-Catherine Menétrey, ancienne conseillère nationale, et Marina Bolzli, auteur.
La Marche de Pâques peut sans autre être qualifiée de journée religieuse. Les organisateurs indiquent vouloir à cette occasion « parler de la mise sur pied de traditions de résistances et de paix. Pâques est le bon moment pour donner le signe d'un monde de Paix. »
Le collectif de la Marche de Pâques est d'ailleurs largement constitué de membres chrétiens : oeuvres d'entraide, associations de femmes catholiques ou protestantes, Églises cantonales, etc. Si la date de la manifestation ne trompe pas sur la dimension religieuse de l'événement, Angela Mattli souligne que « tout le monde est le bienvenu, quelque soit sa position religieuse ».
La Marche de Pâques, ou Marche de Berne, est née dans les années 1960, dans le mouvement de contestation de la guerre froide et de l'arme nucléaire. De caractère ponctuel à l'origine, elle a pris une dimension annuelle et nationale en 2003, suite à la déclaration de guerre à l'Irak.