Une trentaine de pasteurs, diacres et laïcs, l'ont fait savoir dans un manifeste envoyé en début de semaine aux membres du synode et des conseils régionaux. Ils entendent susciter le débat au moment où l'EERV va renouveler ses représentants au conseil synodal (exécutif). « Nous demandons que l'EERV intervienne davantage dans le débat public et fasse entendre sa voix », a expliqué l'un des signataires, le pasteur Jean-Marc Savary. L'EERV s'est faite très présente sur la question de l'asile, mais ces pasteurs aimeraient aussi l'entendre sur d'autres sujets comme la précarisation, par exemple. Réexpliquer le protestantisme Autre préoccupation : ces pasteurs poussent l'EERV à se doter d'une documentation vulgarisée à l'intention de la population. « Il s'agit de réexpliquer ce qu'est le protestantisme et ses spécificités de manière simple et compréhensible », a précisé un des signataires. Cela permettrait de montrer précisément ce qu'est une Eglise réformée au 21e siècle, selon lui.
« La transmission de la foi ou des compétences en matière religieuse ne se fait plus automatiquement de génération en génération », a rappelé Antoine Reymond, conseiller synodal et porte-parole de l'EERV. Par conséquent, « la position de l'Eglise réformée doit être plus claire et donc plus audible dans la société », a-t-il poursuivi.
A ses yeux, « le futur conseil synodal pourrait tout à fait valider et porter les revendications exprimées dans le manifeste ». Il a encore relevé que les pasteurs, diacres et laïcs qui ont signé le texte incarnaient différents courants de l'Eglise réformée, ce qui est « un bon signe pour l'avenir de l'Eglise et son unité ». Réformer la catéchèse La catéchèse doit aussi être réformée, estiment encore les signataires, issus des quatre coins du canton. « La ligne théologique et pédagogique doit être mieux définie. Sur le terrain, les pasteurs et les bénévoles perdent leur force et en sont trop souvent réduits à bricoler », estime un des signataires. « Quel catéchisme voulons-nous pour les adolescents du 21e siècle ?», a demandé M. Savary.
Enfin, les ministres plébiscitent le réinvestissement de quelques temples « phares » avec des activités spécifiques, qui répondent autant à la sensibilité de personnes très croyantes qu'à celle de distancés. « Mais cela ne veut pas dire que nous ne défendons pas la vie communautaire des paroisses», a conclu M. Savary.