Etats-Unis: les méthodistes expriment leur repentir pour un massacre d’Amérindiens
Depuis son siège de New York, la commission générale pour l'unité chrétienne et les questions interreligieuses de l’UMC a annoncé un don de 50 000 dollars au National Park Service. Le but? Développer un centre sur le site historique national du massacre de Sand Creek, situé près de Eads, dans le Colorado. Ce don sera utilisé pour financer des recherches et d’autres programmes éducatifs.
Cette donation est la dernière mesure en date par laquelle cette Eglise, qui compte 12 millions de fidèles, cherche à demander pardon pour les actes du colonel John Chivington, un pasteur méthodiste qui, le 29 novembre 1864, avait lancé une attaque contre les peuples Cheyenne et Arapaho sur les berges de la rivière Sand Creek.
Quelque 165 personnes – pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées – avaient alors été tuées. Suite au massacre, les Cheyennes et les Arapahos avaient abandonné toute prétention sur ce qui était alors appelé « territoire du Colorado ».
« Cet effort ne constitue qu’une étape dans un voyage très complexe et empreint d'émotion pour notre Eglise », a récemment déclaré le pasteur Stephen Sidorak Jr, secrétaire général de la commission générale pour l’unité chrétienne et les questions interreligieuses. « Nous avons joué un rôle fâcheux dans l’histoire à l’égard des Amérindiens et cela fait longtemps déjà que nous aurions dû reconnaître nos responsabilités. »
Le pasteur Sidorak a fait savoir au correspondant d’ENInews que les peuples Cheyennes du Nord étaient aujourd’hui « frappés par le fait que les animaux étaient revenus sur le site du massacre, une preuve de la guérison du terrain, une victoire de la vie sur la mort ».
L’UMC prépare un « acte de repentance à l’égard des autochtones » formel pour la réunion de son organe directeur suprême, la Conférence générale de l’UMC prévue du 25 avril au 4 mai 2012 à Tampa, en Floride.
Cet acte est, selon la commission générale, « destinée à servir de reconnaissance des torts causés aux autochtones et à marquer le début d’un processus de guérison des relations entre les communautés amérindiennes et notre Eglise ».
La Conférence générale de l’UMC de 1996 avait officiellement exprimé des regrets concernant le massacre de Sand Creek et avait présenté des excuses publiques pour les « actes d’un méthodiste célèbre ». L'Eglise avait autorisé en 2008 la donation au profit du Centre éducatif du massacre de Sand Creek.
« Le Centre éducatif permettra aux descendants, aux visiteurs et aux chercheurs d’étudier les causes et les conséquences de cette tragédie ainsi que son poids dans le monde d’aujourd’hui, dans l’espoir d’empêcher que des actes de cette nature ne se reproduisent à l’avenir », a indiqué dans un communiqué Alexa Roberts, directrice du site historique national du massacre de Sand Creek.
Le pasteur Chivington aurait déclaré à l’époque: « Que soit maudit tout homme qui sympathise avec les Indiens. Je suis venu pour tuer des Indiens et je crois bon et honorable d’utiliser tous les moyens que Dieu met à notre disposition pour les tuer ». Presque vingt ans après les faits, il ne se repentait toujours pas, déclarant: « Je ne renie pas Sand Creek. »
De tels actes et de telles paroles continuent de blesser, a déclaré le pasteur Sidorak, ajoutant: « Nous ne résoudrons jamais la question de notre repentance si nous ne comprenons pas la profondeur des blessures historiques que nous avons infligées aux ancêtres autochtones et les blessures durables portées à leurs descendants. » (640 mots-ENI-11-F-0050-JMP)