Sommet du G8: des responsables religieux exigent une réponse globale aux crises
« Les événements actuels dans le monde, notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, montrent clairement que, partout, les gens exigent le respect de leur dignité fondamentale », ont déclaré les trente-huit responsables religieux. Ils étaient accueillis dans le Sud ouest de la France par le métropolite Emmanuel Adamakis, président orthodoxe de la Conférence des Eglises européennes, et le cardinal Jean-Pierre Ricard, vice-président du Conseil des Conférences épiscopales (catholiques) d’Europe.
Le Sommet des responsables religieux s’est penché sur les tâches inscrites à l’ordre du jour de la réunion des pays du G8 à Deauville, les 26 et 27 mai. Il avait également en ligne de mire la rencontre des pays du G20 à Cannes, en novembre prochain. Les participants ont conclu que la « nouvelle cohésion » manifestée par les gouvernements puissants devrait être « renforcée et élargie pour inclure d’autres pays ».
Ils demandent aussi une meilleure prise en compte des organisations de la société civile et des communautés religieuses, et tablent sur des « programmes d’action plus efficaces ». « Le pluralisme n’est plus simplement un facteur favorable ou une condition préalable au progrès matériel; c’est une composante vitale de la paix, de la sécurité et du développement humain. »
Les responsables religieux réunis à Bordeaux ont estimé qu’il manquait encore au G8 et au G20 « la légitimité suffisante pour exercer un impact réel dans le monde » et qu’ils devraient être rendus « plus transparents » et intégrés « plus formellement au système des Nations Unies ». Dans leurs recommandations, ils soulignent entre autres que les « marchés sans frein » ne sont « pas nécessairement performants, stables ou autocorrectifs », et demandent un « cadre réglementaire solide » qui permettrait de prévenir les crises financières et de protéger les communautés vulnérables.
Le changement climatique, ajoutent-ils, est « une menace particulièrement imminente », et les pays développés devraient garantir que les technologies à faible émission de carbone soient « mises gratuitement à la disposition des pays en développement », tout en s’efforçant d’accroître leurs budgets d’assistance, d’ouvrir unilatéralement leurs marchés et de faire des « investissements globaux dans l’établissement de la paix ».
« Les interventions militaires face au terrorisme ont souvent pour effet de blesser des personnes innocentes, de fournir des motifs supplémentaires aux groupes terroristes et de mettre en danger les libertés fondamentales », ont déclaré les participants au Sommet auquel assistaient des représentants juifs, musulmans, bouddhistes, shintoïstes et baha’is venus d’Europe, d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient ainsi que de la Conférence des Eglises européennes et du Patriarcat orthodoxe de Moscou.
« Une coopération plus soutenue est nécessaire pour lutter contre les persécutions infligées à des groupes sur la base de la culture ou de la religion et pour protéger la dignité des personnes privées de leurs droits humains fondamentaux. »
Promotion du dialogue en Irak et en Sierra LeoneFondée en 1970, l’organisation Religions for Peace bénéficie d’un financement des Nations Unies et d’USAID (Agence des Etats-Unis pour le développement international), ainsi que d’agences religieuses telles que CRS (Catholic Relief Services) et LWR (Lutheran World Relief).
Selon son site web, l’organisation est en quête de « partenariats multireligieux » pour affronter les questions de la guerre, de la pauvreté et de la protection de l’environnement; elle a contribué à promouvoir le dialogue et la réconciliation en Irak et en Sierra Leone.
Les précédents sommets tenus depuis 2005 ont eu lieu en Grande-Bretagne, en Russie, au Japon, en Italie et au Canada. Les prochaines réunions sont prévues aux Etats-Unis en 2012 et en Grande-Bretagne en 2013. (711 mots-ENI-11-F-0064-FN)