Des Eglises et agences d'entraide australiennes militent pour la taxe « Robin des bois »
27 juin 2011
Sydney, le 27 juin (ENInews\David Crampton) – Des représentants des principales Eglises d'Australie ainsi que d'organisations environnementales et de la société civile appellent instamment le gouvernement fédéral à apporter son soutien à une campagne internationale dénommée taxe « Robin des bois ». L'objectif de cette campagne est d'imposer une taxe sur les transactions financières.
Dans une lettre ouverte remise à la Première ministre Julia Gillard le 22 juin, 65 signataires demandent au gouvernement de soutenir l'idée d'une taxe de 0,05% sur les transactions financières des banques d'investissements, des fonds de couverture et d'autres organismes financiers, lors de la réunion des dirigeants du G20 en novembre à Cannes.
« L'Eglise unifiante soutient cette campagne, car même cette minuscule taxe de responsabilité sociale contribuera à faire en sorte que notre économie favorise moins la recherche effrénée des profits par une infime minorité, et ce au bénéfice de l'intérêt public », a déclaré la pasteure Elenie Poulos, qui est en charge des questions de justice à l'Eglise unifiante d'Australie.
Parmi les signataires de la lettre figurent les représentants de l'Eglise unifiante, du Conseil national des Eglises, des départements d'entraide des Eglises baptiste, anglicane et catholique, ainsi que des agences de développement Oxfam, TEAR Australia et World Vision.
Les partisans de cette taxe affirment qu'elle pourrait générer des milliards de dollars, qui permettraient de lutter contre la pauvreté et les changements climatiques, et constitueraient une source d'investissement pour les budgets publics dans les domaines sociaux et environnementaux.
Effacement de la dette du tiers-monde C'est l'organisation Jubilee Australia, qui milite pour l'effacement de la dette du tiers-monde, qui a organisé la campagne de la lettre ouverte. Selon elle, « l'Australie cherche à s'afficher comme un pôle financier et nous avons besoin d'une économie mondiale stable et forte sur laquelle nous appuyer. Le monde développé a pour obligation légale de trouver des milliards de dollars afin de soutenir les pays en développement dans la lutte contre les changements climatiques, c'est pourquoi il est nécessaire de trouver de nouvelles sources de revenus. »
Andrew Hewitt, directeur exécutif d'Oxfam Australia, a déclaré que ce sont essentiellement les fonds de couverture et le commerce de placements qui seraient concernés par la taxe, avec des conséquences limitées pour les investisseurs classiques. « C'est une réforme mineure qui pourrait entraîner des changements majeurs pour des milliers de personnes dans le besoin à travers le monde », a-t-il déclaré.
La taxe est également considérée comme une mesure clé pour mettre un terme à la spéculation sur les marchés financiers mondiaux. « L'introduction d'une taxe sur les transactions financières génèrerait des fonds permettant de soutenir un développement équitable, d'atténuer les effets des changements climatiques et de réduire le risque d'une nouvelle crise financière », a déclaré le professeur John Langmore, de l'Université de Melbourne, conseiller de Jubilee Australia.
La remise de la lettre coïncidait avec une journée mondiale d'action pour taxer les transactions financières. Des activités ont été organisées dans 35 pays à travers le monde. (504 mots-ENI-11-F-0074-JMP)