Une bourse pour des responsables d’Eglise de la migration

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Une bourse pour des responsables d’Eglise de la migration

Joël Burri
26 mai 2016
Les pasteurs de groupes de migrants doivent souvent concilier leur ministère avec un travail alimentaire. Dans un projet visant à intensifier les collaborations entre Eglise nationale et Eglise de migrants, les réformés de Berne-Jura-Soleure proposent un financement de ces responsables d’Eglise.

Mille francs par mois, c’est ce que versera l’Eglise réformée Berne-Jura-Soleure (RefBeJuSo) à cinq dirigeants d’Eglises issues de la migration du canton, dès 2017. Réunis en synode (organe délibérant) mardi à Berne, les délégués de l’union synodale ont adopté ce projet visant à éviter que des partenaires œcuméniques se trouvent «dans un monde parallèle étrange, sociologiquement explicable, mais ecclésiologiquement inacceptable», a expliqué la conseillère synodale Pia Grossholz Farni, présentant la proposition du Conseil synodal (exécutif)

Contrairement aux catholiques qui considèrent les regroupements de migrantes et de migrants de leur confession comme faisant partie à part entière de l’Eglise catholique locale, chez les protestants, ces «nouveaux» partenaires œcuméniques restent des Eglises indépendantes. Mais RefBeJuSo a à cœur depuis plusieurs années de réduire la distance. «Les Eglises Berne-Jura-Soleure qui, en tant qu’Eglise nationale hébergent plusieurs courants et styles de piété, pourront surmonter dans ce contexte les discriminations interprotestantes en tant qu’Eglise multitudiniste.», écrit le Conseil synodal. D’ailleurs, depuis 2009 un fonds est alimenté pour venir en aide ponctuellement aux Eglises de la migration.

Cette nouvelle étape dans les relations avec les Eglises de la migration part du constat que «la grande majorité des personnes assumant une fonction dirigeante au sein de ces Eglises travaille bénévolement.» Ainsi la plupart se trouverait en permanence sous une forte pression. RefBeJuSo entend ainsi les soulager, mais aussi les contraindre à une collaboration plus étroite. «Cela constitue une démarche théologique et organisationnelle exigeante qui demande aux deux parties une disposition au changement», note le Conseil synodal.

Lors du débat, la fraction jurassienne a dit ses craintes de voir un soutient direct amener à une forme de dépendance, de renforcer le pouvoir du pasteur dans des organisations qui sont souvent centrées autour d’une personne ou même de créer un nouveau type de professionnels à bas salaire au sein de RefBeJuSo. Les délégués francophones ont donc obtenu que les aides ne soient pas directement versées aux responsables soutenus, mais transitent par leur Eglise.

Le choix des bénéficiaires de cette bourse se fera selon des critères encore à établir, tels que la reconnaissance des organisations œcuméniques, la formation, la disposition au dialogue théologique et les projets d’intégration et de collaboration avec les paroisses locales. Ce projet fera l’objet d’une évaluation en 2019

Eglise 21: un risotto sur la place fédérale plutôt qu’un culte au Stade de Suisse

Le Synode a adopté le nouveau projet de fête de clôture de la démarche «Eglise 21». Ce processus de réflexion pour l’avenir de l’Eglise se terminera par une journée de fête à Berne, le 21 septembre 2017. L’objectif sera de faire connaître au public la nouvelle vision de l’Eglise qui aura été établie d’ici là. Huit cultes s’adressant à différents groupes de personnes et animés par des personnalités connues aura lieu le matin. Les paroisses de RefBeJuSo sont invitées à ne pas organiser de culte, mais de se joindre à la fête. Ensuite un risotto géant sera proposé sur la Waisenthausplatz, (à l’arrière de la Place fédérale) avant qu’un spectacle humoristique et musical n’ait lieu sur la Place fédérale. Lors du synode d’hiver 2015, le synode avait refusé un précédent projet jugé trop ambitieux et trop coûteux qui prévoyait d’accueillir 20’000 personnes au Stade suisse.

Les Eglises nationales disent oui au salon du mariage et à la BEA

Quand dans un salon du mariage, un pasteur rencontre un célébrant laïque que font-ils? «Ils échangent leur carte de visite!» Cette anecdote a été vécue lors du dernier salon MariNatal de Berne. Le Synode a accepté sans grand débat de poursuivre la présence œcuménique des Eglises nationales au salon MariNatal ainsi qu’à la foire BEA, jusqu’en 2019, jugeant qu’il «est important que les Eglises se présentent face à la concurrence séculière.» Un crédit de 190’000 par année a été adopté par RefBeJuSo pour prendre en charge près de 80% des coûts de ces stands et de coaching des personnes qui y travaillent.