L’air de rien : un Noël politiquement incorrect
19 décembre 2006
L'édito de Noël de Nicole MétralEntre Saint Nicolas et le Père Noël croisés lors d’une nocturne en ville de Lausanne, Damien, 3 ans et demi, voit tout de suite la différence : Le premier a un âne flanqué de paniers, le second a un âne et… une hotte ! Moi, je n’y avais vu que du feu
Mais je me suis dit qu’il était urgent que je lui révèle la vérité : Noël n’est pas la fête de l’un des deux compères, mais l’anniversaire d’un enfant appelé Jésus, né dans une étable. Un peu courte, l’histoire réduite à la crèche que je lui ai racontée, j’en conviens. Tout ne s’arrête pas à Béthléem. Mais comment lui expliquer la promesse et l’amour de celui qu’on a appelé bien plus tard le Christ ? Nous sommes allés revoir la petite église romane du bord du lac, la « maison de Dieu » comme il l’appelle le plus naturellement du monde, après que je le lui ai dit. A son âge, Dieu, c’est tout simple à accepter. Pas besoin d’explications compliquées. Il a compris que Dieu nous aime quoi que nous fassions, comme sa maman le fait avec lui. La comparaison lui est venue très spontanément.
A peine rentré chez lui, Damien s’est précipité vers sa maman et lui a dit : « On a été dans la Maison de Dieu ». Sa maman, qui se dit athée, fronce les sourcils. Elle me regarde, soupçonneuse. Aurais-je dû taire la véritable histoire de Noël, ne pas parler de ce Dieu qui porte et fait vivre tant de croyants au nom du sacro-saint politiquement correct ?
Les enfants ont le sens du divin et les grands-mères ont pour rôle de transmettre à leurs petits-enfants ce que les autres ne leur disent pas : comment les fleurs poussent au jardin, à quelle saison on cueille les cerises et les coings, comment on reconnaît une châtaigne d’un marron, comment on fabrique une canne de hockey avec deux bâtons et des bouts de ficelle, comment on aperçoit, à l’aube, le pic épeiche tambouriner comme un forcené contre le bois d’un arbre, comment économiser l’eau en fermant le robinet pendant qu’on se lave les dents, comment danser sur un air de violoncelle, comment respecter l’autre, qui est différent, vieux ou d’une autre couleur, d’un autre pays, d’une autre religion.
Le politiquement correct devient insupportable dans son intolérance et nous muselle à tout bout de champ. Dire ce à quoi on croit n’est pas déjà faire du prosélytisme. Pour que les enfants soient libres de faire des choix en temps voulu, il faut leur en donner les moyens. Que choisir quand on n’a pas les éléments pour le faire ? Le silence emprunté du politiquement correct ne permet pas aux jeunes à faire des choix.
A peine rentré chez lui, Damien s’est précipité vers sa maman et lui a dit : « On a été dans la Maison de Dieu ». Sa maman, qui se dit athée, fronce les sourcils. Elle me regarde, soupçonneuse. Aurais-je dû taire la véritable histoire de Noël, ne pas parler de ce Dieu qui porte et fait vivre tant de croyants au nom du sacro-saint politiquement correct ?
Les enfants ont le sens du divin et les grands-mères ont pour rôle de transmettre à leurs petits-enfants ce que les autres ne leur disent pas : comment les fleurs poussent au jardin, à quelle saison on cueille les cerises et les coings, comment on reconnaît une châtaigne d’un marron, comment on fabrique une canne de hockey avec deux bâtons et des bouts de ficelle, comment on aperçoit, à l’aube, le pic épeiche tambouriner comme un forcené contre le bois d’un arbre, comment économiser l’eau en fermant le robinet pendant qu’on se lave les dents, comment danser sur un air de violoncelle, comment respecter l’autre, qui est différent, vieux ou d’une autre couleur, d’un autre pays, d’une autre religion.
Le politiquement correct devient insupportable dans son intolérance et nous muselle à tout bout de champ. Dire ce à quoi on croit n’est pas déjà faire du prosélytisme. Pour que les enfants soient libres de faire des choix en temps voulu, il faut leur en donner les moyens. Que choisir quand on n’a pas les éléments pour le faire ? Le silence emprunté du politiquement correct ne permet pas aux jeunes à faire des choix.