Résister à la fatalité

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[pas de légende]

Résister à la fatalité

David Kneubühler
28 mai 2023
Pour la Pentecôte, résistance éclairée avec le pasteur de Corgémont-Cortébert David Kneubühler. Un billet paru dans la Feuille d’avis du district de Courtelery le vendredi 26 mai.

La Pentecôte est la fête chrétienne marquant la descente de l’Esprit de Dieu sur les disciples. S’il est impossible de définir précisément ce qu’est cet Esprit, il est en revanche possible de parler de ce qui animait Jésus, de son état d’esprit.

L’histoire de Jésus peut être lue de différentes manières. L’une d’entre elle est de voir en lui un radical religieux qui s’élève contre un système de croyances dont les chefs, au lieu d’aider leur prochain, édictent des règles complexes pour assurer leur pouvoir.

C’est un fait bien connu qu’un individu, même soutenu par une frange de la population, ne peut connaître qu’un seul sort quand il s’oppose ainsi frontalement au système en place. Il est écrasé, broyé par les rouages du système. Que ce soit le pouvoir religieux ou politique, ceux qui dirigent le font taire en le mettant à mort, comme quantité de rebelles et lanceurs d’alerte avant lui. Mais voici que Dieu ne laisse pas l’histoire s’arrêter là, qu’il le ressuscite avant que Jésus ne monte au ciel lors de l’Ascension.

Le don de l’Esprit rappelle que le départ de Jésus ne marque pas la fin du message, de la mission. Les disciples reçoivent la force pour poursuivre sa mission. Environ deux mille ans plus tard, quel sens peut-on donner à ces événements ?

Dans une société où nous avons tendance à nous considérer comme les derniers rouages d’un système que nous ne maîtrisons pas, nous versons aisément dans le découragement et le fatalisme. « C’est le destin, on n’y peut rien » et ses variantes reviennent dans de nombreuses discussions où il est question de justice, de changement du monde. Le message de Pâques vient bouleverser cette certitude que les choses se passent immanquablement comme prévu. Le message de Pentecôte vient nous rappeler que Pâques n’est pas juste un événement unique, mais un rappel de notre capacité à être agents du changement. Ou comme l’écrivait le chanteur Julos Beaucarne dans sa chanson Les loups ont des têtes de mouton. « C’est celui qui est tout en bas, qui est bien plus fort qu’il ne croit. Si nous le voulons toi et moi, le cauchemar s’arrêtera. Six milliards de p’tits regardants peuvent devenir acteurs puissants. Six milliards de gens conscients, ensemble changent le cours du temps ». Tout n’est donc pas joué, mais pour que cela soit vrai, il faut refuser le fatalisme, la passivité face aux événements qui composent le destin.

Ecouter la chanson de Julos Beaucarne Les loups ont des têtes de mouton

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