Le mémorial du Consistoire sera bientôt en ligne

Le mémorial du Consistoire est un verbatim des débats / ©agrobacter / iStock
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Le mémorial du Consistoire est un verbatim des débats
©agrobacter / iStock

Le mémorial du Consistoire sera bientôt en ligne

7 décembre 2018
Publication
Ceux qui s’intéressent à la vie de l’Église protestante de Genève pouvaient demander à recevoir le compte-rendu mot à mot de l’organe délibérant. À l’ère d’internet, cette diffusion papier a été supprimée, mais jusqu’alors, sans vraiment être remplacée.

Le Consistoire (organe délibérant) de l’Église protestante de Genève (EPG) est public, mais qu’en est-il de son mémorial, le verbatim des débats? La question s’est posée lors de la séance des 29 et 30 novembre. La majorité des délégués a finalement décidé du principe de la publication sur internet et sans restriction d’accès du mémorial et de ses annexes, mais uniquement après son adoption qui intervient lors, de la session suivante. La publication ne concernera toutefois pas les documents contenant des éléments personnels, tels que les dossiers des candidats à la consécration.

«Nous vivons une époque où la transparence est exigée!», a insisté Daniel Pilly, président du Conseil de paroisse Saint-Pierre-Fusterie, rappelant que la plupart des Églises sœurs publient les procès-verbaux de leurs synodes. Mais pour Stéphane Keller, délégué de la paroisse du Mandement, le mémorial a ceci de particulier qu’il s’agit d’un verbatim et non d’un procès-verbal synthétique. S’il reprend mot à mot les déclarations du débat, le document ne rend pas l’ambiance des séances. «L’un des enjeux, c’est qu’une telle publication n’ait pas un effet d’autocensure!», a prévenu le délégué. Pour sa part, la coprésidente Joëlle Walther a rappelé que jusqu’en 2015, toute personne intéressée pouvait demander à recevoir un exemplaire papier du mémorial. Proposant une mise à disposition sur un site protégé par mot de passe, elle a commenté: «Cele permettrait en fait à revenir à une situation qui existait avant.» Blaise Menu, modérateur de la compagnie des pasteurs et des diacres, a publié pour une publication en libre accès, jugeant que cela permettrait de faciliter les recherches sur les décisions du Consistoire «C’est la mémoire de notre Église.» Il a commenté: «Il y a quelques années on s’est crispés en se disant: “le web c’est grand!”» Pour lui, derrière cette question il y a «plus fondamentalement quelque chose qui de révélateur du fonctionnement de nos institutions.»

Trouver de nouveaux modes de financement

Le Consistoire a également pris connaissance d’un document prospectif titré «financer la mission», traitant des moyens nécessaire pour les activités cultuelles de l’Église. Président de l’EPG, le pasteur Emmanuel Fuchs a expliqué: «Nous avons la chance grâce à notre gestion rigoureuse de ne pas avoir à prendre de décision douloureuse. Mais c’est aussi notre rôle comme Conseil du consistoire (exécutif) de lever le nez du guidon. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, il nous apparaît que d’ici une quinzaine d’années notre système de financement actuel ne sera plus pertinent.» La direction prévoit, en effet, un recul des dons. Pour y faire face, le document évoque plusieurs pistes telles qu’élargir le cercle des donateurs, sensibiliser des mécènes autour de projets ou appeler chaque lieu d’Église à prendre conscience de cette question.

La valorisation de bâtiments que possède l’Église est l’une des pistes explorées depuis plusieurs années. «L’Église catholique romaine qui a commencé à travailler son immobilier bien avant nous, ne dépend aujourd’hui des dons que pour 65% de son budget. Pour l’EPG, c’est 93%», a prévenu Valérie Chausse codirectrice de l’EPG, responsable des finances.

Démission d’une coprésidente

Le Consistoire a, par ailleurs, pris congé de l’une de ses coprésidentes, Anne Perréard Vité, qui démissionne de cette fonction à la suite d’un changement dans sa vie professionnelle. Par ailleurs, les délégués ont décidé de continuer à récompenser tous les quatre ans le meilleur ouvrage du protestantisme genevois, bien que le fonds du Prix Colladon soit épuisé. Cette distinction porte désormais le nom de «Prix Colladon de l’Église protestante de Genève — Vues du protestantisme.»