Smartphones: responsabiliser plutôt qu’interdire

Smartphones: responsabiliser plutôt qu’interdire / © Fabio Principe/iStock
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Smartphones: responsabiliser plutôt qu’interdire
© Fabio Principe/iStock

Smartphones: responsabiliser plutôt qu’interdire

Responsabilité
Abandonner les écrans? Impossible dans le monde actuel! Mais des pistes existent pour réfléchir à l’usage que l’on fait de son smartphone et consommer de manière responsable.

Le saviez-vous? Il existe une «Journée mondiale sans téléphone portable». Lancée en 2001 par l’auteur français Phil Marso, elle tombe chaque année le 6 février. Mais une telle journée peut-elle vraiment être incitative pour la déconnexion numérique? «En réalité, une cure drastique sur un temps de quelques jours seulement ne permet pas de sortir de l’addiction», admet le promoteur de cette journée. Celle-ci doit plutôt servir à rappeler l’exigence, dans le quotidien, de «prendre de la distance vis-à-vis de l’objet, de maîtriser l’outil et d’adopter de bonnes habitudes».

Se débrancher progressivement

Il le reconnaît: «Il est obsolète de vouloir vivre sans téléphone portable, même pour les plus réfractaires. Car tout passe désormais par le smartphone, des services administratifs aux transactions commerciales.» Comment parvenir alors à vivre en équilibre avec cet écran omniprésent, sans se laisser asservir? A l’enseigne de Digital Detox Solutions, qu’il a fondée à Lausanne, Alexis de Maud’huy propose du coaching et des ateliers en ce sens. Plutôt qu’un ban ponctuel du téléphone, pendant un jour ou une semaine, qui ne produira aucun effet durable, il propose une démarche progressive, pour viser un équilibre. «Car ce n’est pas l’écran en soi qui est mauvais, tout dépend de ce qu’on en fait!»

Pour que la détox soit viable, il faut «arrêter de culpabiliser, car nous ne sommes pas responsables de cette addiction», selon l’accompagnateur. Qui explique: «Les écrans sont partout, on ne peut pas changer cette tendance au niveau collectif et systémique. Notre responsabilité personnelle est d’en maîtriser l’usage.» Il s’agit alors de viser un changement de pratique individuelle, en devenant conscient de sa consommation. 

Limites et autorégulation

Une démarche que tente à sa manière Carolina Costa, la pasteure la plus connectée de tout l’ouest (helvétique). Vlogueuse (1) impénitente, très présente sur les réseaux sociaux, elle sent la nécessité de périodes de distance. Une semaine de jeûne du smartphone durant le carême, par exemple, pour réfléchir à son rapport à cet objet. Dont elle sait pourtant l’ambivalence: «On utilise aussi le smartphone pour la méditation, qui est une forme de déconnexion», sourit-elle. Pour elle, c’est donc dans l’autorégulation que réside la piste pour ne pas se «perdre dans le système».

Mieux situer les limites, pour éviter de se laisser envahir par les écrans. C’est ce que veut le pasteur Alain Monnard, à Crêt-Bérard: il a choisi de renoncer au réseau Wi-Fi dans les chambres de la maison d’accueil, tout en l’offrant dans les espaces communs. «Cela permet un retour à soi dans l’espace personnel, qui peut être thérapeutique», suggère-t-il. «L’omniprésence des écrans amène une transformation anthropologique: limiter l’hyper-connexion aide à revenir à la dimension corporelle, qui nous constitue en tant que créatures humaines.»

Caté sans natel

Une prise de conscience à encourager dès l’enfance. Ainsi, les paroisses de Bienne et de Rondchâtel organisent des camps de KT (2) sans smartphone. «Certains partent paniqués, mais finissent par ne plus le réclamer au fil des jours… Et, malgré des doutes initiaux, les parents mesurent aussi l’enjeu éducatif et relationnel», observe Anne Noverraz, catéchète professionnelle.

Cela vaut également pour les jeunes adultes: c’est par les réseaux sociaux que l’animatrice Céline Ryf (Par8, syndicat de paroisses de Tramelan à Moutier) les contacte. Mais en période de saturation d’écran comme lors du semi-confinement, note-t-elle, «ils préfèrent un coup de fil: cela permet de se sentir enfin vraiment en lien».

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