EPER : pour une défense juridique indépendante des requérants
« Nous avons repris le SAJE à part entière », a déclaré Olivier Graz à ProtestInfo, responsable de la communication à l'EPER. En Suisse romande, nous apportons notre soutien à des organisations actives dans le même domaine dans les cantons de Neuchâtel et Berne/Jura/Soleure. » En Suisse alémanique, l'EPER est reponsable de six autres services d'aide juridique aux requérants à Saint-Gall, Thurgovie, Soleure, Argovie, Bâle et Zurich.
Plus de 3300 consultations en 2010En janvier 2011, l’EPER a repris les activités du Service d’aide juridique aux exilés (SAJE) avec le soutien financier d'autres acteurs vaudois importants (Caritas Vaud, Centre Social Protestant et SOS Asile), peut-on lire dans un communiqué de l'EPER. Composé de quatre juristes agissant au nom des principes de l’Etat de droit et des droits humains, le SAJE offre une défense juridique professionnelle et financièrement accessible aux requérants d’asile qui séjournent au Centre d’enregistrement provisoire de Vallorbe ou qui sont attribués au canton de Vaud.
Une baisse drastique d'un des financements extérieurs, Caritas Suisse, a poussé le Comité (directeurs des associations fondatrices, c'est-à-dire Caritas Vaud, Centre Social Protestant et SOS Asile) à réfléchir à sa réorganisation. Celles-ci ont décidé de dissoudre l'Association du SAJE et d'intégrer tout ce service à l'EPER, a-t-on pu lire dans les Nouvelles, le journal du Centre social protestant.« La transition a pu se faire en douceur et la même équipe est en place », a poursuivi M. Graz. Ce service continue dans les mêmes locaux, à la rue Enning 4 à Lausanne, ainsi qu'à Vallorbe.
Le SAJE participe également à l’effort d’intégration des migrants en aidant les personnes déboutées ou titulaires d’un statut provisoire (livret F) séjournant depuis de nombreuses années en Suisse à être régularisées. En 2010, les juristes du SAJE ont assuré 3337 consultations juridiques, effectué 309 recours et obtenu 133 décisions positives des autorités judiciaires suisses.
Aujourd’hui, les personnes démunies financièrement qui déposent une demande d’asile ne jouissent le plus souvent pas du droit à une procédure équitable et à un recours effectif, principes pourtant constitutifs d’un Etat de droit moderne. Les structures juridiques spécialisées sont financées uniquement par la société civile à travers les oeuvres d’entraide, les Eglises et les associations, qui ne couvrent de loin pas l’ensemble du territoire.
Ce manque de soutien fragilise gravement les requérants d’asile, qui ne connaissent pas le système juridique suisse et ne réussissent pas toujours à expliquer clairement les raisons de leur fuite ou la situation d’urgence dans laquelle ils se trouvent.
Enième durcissement de la procédureL’EPER va être très attentive à ce que le durcissement de la procédure et la volonté d’accélération prévus dans les mesures présentées en mai par le Département fédéral de Justice et Police ne compromettent pas une défense juridique accessible et indépendante, condition indispensable d’une procédure équitable dans un Etat de droit. TB
- Davantage d'infos sur le site de l'EPER : www.eper.ch
Vivre Ensemble, qui publie depuis 25 ans un périodique d'information critique sur les questions touchant à l'asile, a pris connaissance du projet du Département fédéral de justice et police (DFJP), visant à accélérer les procédures touchant aux requérants. Cette organisation juge les propositions du DFJP inquiétantes. De plus, la caution apportée par l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) au projet du DFJP vient encore brouiller les cartes, estime Vivre ensemble, une organisation indépendante, qui accueille en son sein plusieurs représentants du CSP Genève.
- Davantage d'infos sous Vivre ensemble
Yves Brutsch, ancien porte-parole pour l'asile des Centres sociaux protestants, était l'invité de la rubrique Opinions de 24 Heures le 30 mai dernier. Il n'a pas mâché ses mots.
Appel commun des Eglises
et des communautés religieuses
pour le Dimanche des réfugiés et le Sabbat des réfugiés des 18 et 19 juin 2011
La Suisse offre l’asile aux personnes qui ont dû fuir leur pays d’origine pour
persécution ou violence. Elle abrite 25 000 réfugiés reconnus et a admis 23 000
autres personnes à titre provisoire. Le Dimanche des réfugiés et le Sabbat des
réfugiés sont consacrés à ces femmes et ces hommes. (...) Mais cela ne suffit pas: nous devons également les aider à trouver leur place dans notre société.
Gottfried Locher, pasteur et président de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, Norbert Brunner, Evêque et président de la Conférence des évêques suisses, Harald Rein, Evêque de l'Eglise catholique-chrétienne de lSuisse et Herbert Winter, président de la Fédération suisse des communautés israélites se sont associés dans une démarche conjointe.
«J’ai dû tout abandonner, sauf mes compétences.», peut-on lire sur l’affiche 2011
du Dimanche des réfugiés et du Sabbat des Réfugiés. Ce slogan met en lumière
la perte fondamentale dont souffrent les réfugiés lorsqu’ils quittent leur patrie,
mais également le potentiel, souvent oublié, de chacun d’entre eux. En effet, ces
femmes et ces hommes arrivent en Suisse avec un bagage précieux: leur expérience,
leurs connaissances et souvent une formation professionnelle, même si
celle-ci ne peut être reconnue immédiatement. (...) Pour qu’ils puissent les exploiter, il est toutefois nécessaire que nous (...) les aidions à s’intégrer.
Aide à l'intégration : devoir des Eglises
Promouvoir le dialogue avec les réfugiés et contribuer à leur intégration dans la
société est un devoir pour les Eglises et les communautés religieuses. (...) Les Eglises et les communautés religieuses se sont déjà engagées depuis 1985. Cet engagement, les Eglises voulent le poursuivre en 2011. (comm.)