La Commission catholique justice et paix et l’Association locale des journalistes se sont jointes à une manifestation organisée devant le Bureau de liaison de la Chine à Hong Kong pour dénoncer le coup de filet des autorités chinoises contre des défenseurs des droits de l'homme. Ai Weiwei, qui a participé à la conception du Stade national de Pékin, le « Nid d’oiseau », est l’un des critiques les plus virulents du Parti communiste chinois. Il a été incarcéré le 3 avril, alors qu’il s’apprêtait à partir pour Hong Kong.

Des représentants des autorités chinoises ont déclaré que Ai Weiwei est soupçonné de « crimes économiques », mais n’ont pas précisé s’il a été formellement accusé. Selon certains médias, les proches de Ai Weiwei ne seraient pas en mesure de le joindre.

Dans un communiqué du 10 avril, la Commission catholique a insisté sur le fait que la constitution chinoise garantit la liberté d’expression et la liberté de réunion, mais elle a déploré qu’actuellement, plus de 200 personnes sont détenues ou assignées à résidence en Chine. Elle a appelé le gouvernement chinois à « cesser de museler les dissidents » et à « libérer immédiatement Ai Weiwei, le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo et tous les autres défenseurs des droits de la personne. »

Or Yan-Yan, chargée de projet à la Commission catholique de Hong Kong, a déclaré que la répression s’est intensifiée ces dernières semaines et craint que davantage d’activistes chinois soient arrêtés avant la commémoration des manifestations de la place Tiananmen, prévue le 4 juin prochain.

Une organisation catholique régionale, le Centre asiatique pour le progrès des peuples, a lancé une action invitant ses partenaires institutionnels à écrire aux autorités de Pékin pour leur demander de mettre un terme à la répression contre les civils.

Par ailleurs, dans la capitale chinoise, plus d’une centaine de protestants membres de l’Eglise clandestine Shouwang ont été arrêtés le 10 avril, alors qu’ils assistaient à un culte dominical en plein air. Leur organisation n’avait pas réussi, ces derniers mois, à louer des locaux dans le but d’y mener des activités religieuses, ont indiqué des médias.

D’autres sources rapportent que ce culte en plein air était en fait une manifestation contre l’incarcération de Ai Weiwei, mais Bob Fu, de l’association China Aid, basée aux Etats-Unis, a rejeté cette allégation, affirmant toutefois que l’intervention de la police montre bien le climat de panique qui règne à Pékin depuis les récents développements politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. (468 mots-ENI-F-11-0042-JMP)