Zimbabwe : Des évêques africains invitent à ne pas précipiter les élections

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Zimbabwe : Des évêques africains invitent à ne pas précipiter les élections

8 mars 2011
Harare, le 8 mars (ENInews) – Des évêques catholiques d'Afrique australe affirment que les conditions ne sont encore pas réunies pour que des élections puissent avoir lieu au Zimbabwe. En 2008, le second tour de l'élection présidentielle avait été marqué par des violences, qui a provoqué la mort de centaines de personnes.


« Les conditions ne sont absolument pas propices à la tenue d'élections en 2011. Nous croyons fermement qu'organiser des élections dans ce contexte serait dangereusement prématuré », a affirmé le groupe. Les évêques sont originaires des pays suivants: Afrique du Sud, Angola, Botswana, Lesotho, Mozambique, Namibie, Sao Tomé-et-Principe, Swaziland et Zimbabwe.

Le communiqué a été préparé lors d'une Réunion interrégionale des évêques d'Afrique australe, qui s'est tenue à Pretoria, Afrique du Sud, en décembre. Il a été publié le 22 février.

Selon les évêques, les listes électorales n'ont pas été mises à jour depuis plusieurs années au Zimbabwe et les cas de violence se sont multipliés quand il a été annoncé que des élections pourraient avoir lieu au cours de l'année. En outre, les évêques ont affirmé que le pays connaît de graves manquements à la liberté d'association et de la presse et que le pays est aux prises avec la peur. Les signes d'intimidations et de violence s'intensifient à mesure que la campagne électorale se prépare, ont-ils déclaré. Crainte de violence Le communiqué des évêques est intervenu après que Robert Mugabe, président de longue date du Zimbabwe, a annoncé qu'il convoquerait des élections cette année, avec ou sans les réformes convenues dans le cadre d'un pacte signé avec son principal rival, Morgan Tsvangirai, aujourd'hui Premier ministre. En février 2009, Morgan Tsvangirai et Robert Mugabe ont signé un accord de partage du pouvoir et formé un fragile gouvernement d'union.

Les dernières élections qui se sont déroulées au Zimbabwe, en juin 2008, ont été marquées par des violences ayant entraîné la mort de plus de 300 partisans du Mouvement pour le changement démocratique, le parti de Morgan Tsvangirai.

Suite à ces élections contestées, un groupement régional, la Communauté de développement de l'Afrique australe, a persuadé Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai de former un gouvernement d'union afin d'éviter que le conflit ne dégénère en guerre civile et de tenter de sortir d'une crise économique marquée par l'hyperinflation.

Selon le pacte, les deux adversaires politiques doivent s'entendre pour mettre en place des réformes, notamment la rédaction d'une nouvelle constitution et la modification des législations relatives aux élections et aux médias, de manière à garantir des élections libres et équitables à l'avenir. Refuge dans les églises Le travail du gouvernement de coalition est émaillé de luttes pour le contrôle des postes clés au gouvernement, et les efforts visant à recueillir les opinions de la population en vue de la nouvelle constitution ont été entravés à plusieurs reprises par de violents affrontements entre partisans des deux principaux partis politiques.

En janvier, de nombreux partisans de Morgan Tsvangirai ont trouvé refuge dans des églises après avoir été attaqués et conduits de force hors de leurs foyers par des militants du parti du président Mugabe. (516 mots-ENI-11-F-0024-JMP)