Des Eglises soudanaises appellent à l'action contre un groupe rebelle ougandais
« La LRA harcèle régulièrement des gens innocents le long des frontières de la République démocratique du Congo, du Sud-Soudan et de la République centrafricaine », a déclaré le pasteur Ramadan Chan Liol, secrétaire général du Conseil des Eglises du Soudan (SCC), au correspondant d'ENInews à Juba. « Pour nous, il est urgent de trouver des moyens de parvenir à une paix durable avec la LRA. »
Créée en 1987 dans le nord de l'Ouganda avec à sa tête Joseph Kony, la LRA a pour objectif affiché de renverser le président ougandais Yoweri Museveni et de le remplacer par un gouvernement fondé sur les dix commandements bibliques. « Le mois dernier, nous avons perdu une religieuse aux mains de la LRA dans le nord du Congo... Des disparitions et des assassinats, des enlèvements, des cas de blessures et des déplacements en Equatoria occidentale (au Sud-Soudan) se produisent sporadiquement », a affirmé l'évêque catholique romain Eduardo Hiiboro Kussala, du diocèse de Tombura-Yambio, au Sud-Soudan, dans un communiqué reçu par ENInews le 7 février.
D'après lui, la LRA a assassiné plus de 2700 personnes au Sud-Soudan et en a enlevé plus de 3500 autres depuis septembre 2008, quand la vague d'attaques la plus récente a débuté. «Beaucoup de nos enfants sont toujours aux mains de la LRA. Nous ne savons pas s'ils sont morts ou vivants. Ceux qui ont réussi à s'échapper portent les cicatrices physiques et psychologiques de la souffrance et ne seront plus jamais les mêmes », a-t-il dit.
En Ouganda comme au Soudan, les responsables d'Eglise appellent de leurs vœux une résolution du conflit par la négociation. « Je pense que la meilleure solution, c'est le dialogue, avec une issue pacifique à la clé », a indiqué le pasteur Chan.
L'évêque anglican à la retraite Macleod Baker Ochola, de Kitgum, président d'une organisation de responsables religieux soutenant les initiatives de paix, a souligné que son groupe s'oppose aux options militaires contre la LRA parce que celles-ci ont échoué par le passé, causant beaucoup de tort aux populations locales.
(ENI-11-0011/F/415 mots/JMP)