Les femmes protestantes de Suisse veulent un conseiller fédéral « décent »

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Les femmes protestantes de Suisse veulent un conseiller fédéral « décent »

28 novembre 2008
Les Femmes protestantes en Suisse expriment leurs souhaits au sujet du profil du futur conseiller fédéral destiné à remplacer Samuel Schmid
Un plaidoyer pour le respect et la concordance adressé particulièrement à l’UDC.Les Femmes protestantes en Suisse réagissent à la nomination des candidats UDC pour l’élection au Conseil fédéral du 10 décembre prochain. Les FPS rappellent que leurs convictions chrétiennes légitiment leur engagement pour « la décence, la tolérance et le respect dans le débat politique ». Elles formulent expressément la demande que le nouvel élu, quel qu’il soit, « respecte les droits humains, ainsi que les institutions qui s’engagent pour les droits humains ». Reprenant la thématique largement abordée de la concordance, elle souhaitent dépasser les questions arithmétiques et plaident pour « une concordance vécue ». Allusion voilée au mandat fédéral de Christoph Blocher. Elles précisent que « le nouveau conseiller fédéral doit soutenir l’opinion de la majorité, même si elle ne correspond pas à sa propre conviction. Nous attendons de lui qu’il respecte la séparation des pouvoirs et qu’il ne jette pas le discrédit sur des lois qui ne lui conviennent pas ».

C’est la première fois que les Femmes protestantes de Suisse manifestent ainsi leurs préoccupations à l’approche de l'élection d'un conseiller fédéral. Tant le profil des deux candidats UDC que le climat politique qui avait suivi l’éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral en décembre 2007 expliquent cela. Les Femmes protestantes avaient exigé en avril dernier une « rectification du style politique » suisse, en réaction à la campagne d’agitation autour de la nomination d'Eveline Widmer-Schlumpf au Conseil fédéral en décembre 2007. L’action menée alors avec des annonces pleine page dans les grands quotidiens suisses avait suscité un très grand écho auprès des femmes. « Les femmes de Suisse nous ont conseillé de continuer cela », explique Eva-Maria Fontana-Hübner, coprésidente des FPS. Plus habituées à prendre position sur les questions de politique sociale, elles se sentent désormais affermies dans leur combat pour la décence, la tolérance et le respect en politique. « Nous suivons la politique et ce qui se passe, et quand cela nous concerne, nous réagissons », précise Eva-Maria Fontana-Hüber. « Nous avons donné le signe pour un changement d’orientation – nous observerons les faits et gestes du nouveau conseiller fédéral », prévient le communiqué des FPS.

L’association des Femmes protestantes en Suisse date de 1947, elle compte aujourd’hui environ 40'000 femmes affiliées, originaires d’associations membres nationales, cantonales et régionales ou de groupes œcuméniques. Revendiquant un ancrage dans la Réforme, elles manifestent tout à la fois une ouverture au dialogue avec les autres confessions et religions, collaborant régulièrement avec les femmes catholiques. Leur engagement veut être autant au service de l’Église que de l´État et la société.