Le poids du vote religieux dans l’élection d’Obama
6 novembre 2008
Les efforts de campagne de Barack Obama pour séduire les milieux religieux semblent avoir porté leurs fruits, selon les premiers sondages postélectoraux
Le vainqueur démocrate a reçu de la part de presque chaque milieu religieux un appui au moins égal et souvent supérieur à celui de John Kerry quatre ans plus tôt.Protestant, Barack Obama a fait de bons scores parmi cet électorat. En tout, 45% des protestants ont voté pour le candidat démocrate en 2008, John Kerry ayant recueilli 40% de leurs votes en 2004. La progression parmi les protestants blancs est relativement faible, avec une différence de 2 points, de 32% en 2004 à 34% en 2008. Cela suggère que la progression est plus forte parmi les protestants non-blancs, près de 95% de l’électorat protestant noir-américain lui était annoncé acquis avant le vote.
Les premiers chiffres indiquent tout de même un gain sensible d’Obama parmi les protestants blancs évangéliques (5 points), un électorat traditionnellement républicain, à qui avaient été attribuées les victoires de Georges W. Bush en 2000 et 2004. Aucune progression ne se dessine par contre parmi les protestants qui ne se décrivent pas comme évangéliques ou « born-gain ».
Les catholiques aussi ont progressé en faveur des démocrates. 54% d’entre eux ont voté Obama, alors qu’ils n’étaient que 47% à voter Kerry en 2004. Les catholiques latinos ont pesé lourd dans la balance, dont les deux tiers ont voté Obama, une progression de 13 points en 4 ans. La progression parmi les catholiques blancs se limite à 4 points, ceux-ci ayant majoritairement voté pour le candidat républicain McCain, comme ils le firent pour Bush en 2004. Certains commentateurs se demandent s’il faut attribuer cette progression démocrate chez les catholiques à Joe Biden, le candidat à la vice-présidence du ticket démocrate, lui-même catholique.La pratique religieuse des électeursSi le candidat démocrate a gagné des voix parmi la plupart des traditions religieuses en regard de la précédente élection présidentielle, il en a également gagné parmi toutes les populations classées selon la pratique religieuse. Ainsi, parmi ceux qui assistent régulièrement à un service religieux (une fois par semaine), plus de 4 personnes sur dix (43%) ont voté Obama, contre 39% pour Kerry en 2004. Ceux dont la pratique religieuse est particulièrement assidue (plus d’une fois par semaine) ont progressé de 8 points (de 35% à 43%). Obama a également reçu le soutien de 6 personnes sur 10 parmi ceux qui vont à l’église occasionnellement, une progression de 4 points (de 53% à 57%). Enfin, ceux qui ne vont jamais assister à un service religieux ont progressé également, ils étaient 62% à voter Kerry en 2004 et 67% en 2008. L’écart en faveur du candidat démocrate entre ceux qui fréquentent une église de manière hebdomadaire et ceux qui y vont moins souvent ne s’est creusé que d’un point en 4 ans.
La principale avancée des démocrates (8 points) se lit cependant parmi les électeurs qui ne sont affiliés à aucun groupe religieux, dont les trois quarts ont voté pour Obama, contre 61% pour Gore en 2000 et 67% pour Kerry en 2004. En outre, l’écart se creuse entre les protestants évangéliques blancs et les électeurs non-affilés à une religion.Un succès religieux pour ObamaCes données indiquent qu’Obama a su retenir et augmenter l’adhésion aux démocrates des électeurs qui supportent généralement massivement ce parti, comme par exemple ceux qui ne vont que rarement assister à des services religieux et ceux qui ne se reconnaissent d’aucun groupe religieux. Il a parallèlement fait des percées significatives parmi les groupes religieux qui supportaient traditionnellement les candidats républicain lors des dernières élections présidentielles, comme les blancs évangéliques et ceux qui assistent régulièrement à des services religieux.
Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance. Même si Barack Obama a publiquement affiché et répété sa foi chrétienne, ses positions libérales sur l’avortement, la polémique autour de son pasteur Jeremiah Wright et ses origines mixtes le liant à l’islam ont valu à Obama quelques soupçons sur son attachement aux valeurs religieuses, chrétiennes en particulier.
Il faut encore préciser que la composition religieuse de l’électorat en 2008 ressemble largement à celle de 2004, à quelques nuances près. La part de l’électorat catholique est restée stable (27%), tout comme la proportion des électeurs non-affiliés à un groupe religieux (11% en 2008 contre 10% en 2004). L’électorat évangélique par contre a augmenté, passant de 20% à 23% en 4 ans, soit un quart de l’électorat. En contraste, la portion des électeurs qui ont une pratique religieuse assidue (plus d’une fois par semaine) recule de 4 points, ils constituent 12% de l’électorat en 2008 contre 16% en 2004.
Données détaillées sur: http://pewforum.org/
Les premiers chiffres indiquent tout de même un gain sensible d’Obama parmi les protestants blancs évangéliques (5 points), un électorat traditionnellement républicain, à qui avaient été attribuées les victoires de Georges W. Bush en 2000 et 2004. Aucune progression ne se dessine par contre parmi les protestants qui ne se décrivent pas comme évangéliques ou « born-gain ».
Les catholiques aussi ont progressé en faveur des démocrates. 54% d’entre eux ont voté Obama, alors qu’ils n’étaient que 47% à voter Kerry en 2004. Les catholiques latinos ont pesé lourd dans la balance, dont les deux tiers ont voté Obama, une progression de 13 points en 4 ans. La progression parmi les catholiques blancs se limite à 4 points, ceux-ci ayant majoritairement voté pour le candidat républicain McCain, comme ils le firent pour Bush en 2004. Certains commentateurs se demandent s’il faut attribuer cette progression démocrate chez les catholiques à Joe Biden, le candidat à la vice-présidence du ticket démocrate, lui-même catholique.La pratique religieuse des électeursSi le candidat démocrate a gagné des voix parmi la plupart des traditions religieuses en regard de la précédente élection présidentielle, il en a également gagné parmi toutes les populations classées selon la pratique religieuse. Ainsi, parmi ceux qui assistent régulièrement à un service religieux (une fois par semaine), plus de 4 personnes sur dix (43%) ont voté Obama, contre 39% pour Kerry en 2004. Ceux dont la pratique religieuse est particulièrement assidue (plus d’une fois par semaine) ont progressé de 8 points (de 35% à 43%). Obama a également reçu le soutien de 6 personnes sur 10 parmi ceux qui vont à l’église occasionnellement, une progression de 4 points (de 53% à 57%). Enfin, ceux qui ne vont jamais assister à un service religieux ont progressé également, ils étaient 62% à voter Kerry en 2004 et 67% en 2008. L’écart en faveur du candidat démocrate entre ceux qui fréquentent une église de manière hebdomadaire et ceux qui y vont moins souvent ne s’est creusé que d’un point en 4 ans.
La principale avancée des démocrates (8 points) se lit cependant parmi les électeurs qui ne sont affiliés à aucun groupe religieux, dont les trois quarts ont voté pour Obama, contre 61% pour Gore en 2000 et 67% pour Kerry en 2004. En outre, l’écart se creuse entre les protestants évangéliques blancs et les électeurs non-affilés à une religion.Un succès religieux pour ObamaCes données indiquent qu’Obama a su retenir et augmenter l’adhésion aux démocrates des électeurs qui supportent généralement massivement ce parti, comme par exemple ceux qui ne vont que rarement assister à des services religieux et ceux qui ne se reconnaissent d’aucun groupe religieux. Il a parallèlement fait des percées significatives parmi les groupes religieux qui supportaient traditionnellement les candidats républicain lors des dernières élections présidentielles, comme les blancs évangéliques et ceux qui assistent régulièrement à des services religieux.
Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance. Même si Barack Obama a publiquement affiché et répété sa foi chrétienne, ses positions libérales sur l’avortement, la polémique autour de son pasteur Jeremiah Wright et ses origines mixtes le liant à l’islam ont valu à Obama quelques soupçons sur son attachement aux valeurs religieuses, chrétiennes en particulier.
Il faut encore préciser que la composition religieuse de l’électorat en 2008 ressemble largement à celle de 2004, à quelques nuances près. La part de l’électorat catholique est restée stable (27%), tout comme la proportion des électeurs non-affiliés à un groupe religieux (11% en 2008 contre 10% en 2004). L’électorat évangélique par contre a augmenté, passant de 20% à 23% en 4 ans, soit un quart de l’électorat. En contraste, la portion des électeurs qui ont une pratique religieuse assidue (plus d’une fois par semaine) recule de 4 points, ils constituent 12% de l’électorat en 2008 contre 16% en 2004.
Données détaillées sur: http://pewforum.org/