Un chemin au cœur de soi : la clinique La Lignière à Gland inaugure un labyrinthe méditatif

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Un chemin au cœur de soi : la clinique La Lignière à Gland inaugure un labyrinthe méditatif

21 juillet 2008
Après avoir fait d’un petit cabanon un lieu de recueillement œcuménique et tracé dans les bois un sentier méditatif, jalonné de paroles bibliques en prise sur notre temps, la clinique la Lignière à Gland vient d’inaugurer un labyrinthe qui invite patients et promeneurs à cheminer à la rencontre de soi
Une réalisation dans le droit fil de la conception de la santé, envisagée dans sa globalité physique, émotionnelle et spirituelle, chère au mouvement adventiste, à l’origine de l’actuel centre de soins.

Calqué sur le labyrinthe extérieur de la cathédrale de Chartes, celui de la Lignière comporte quatre cercles qui mènent progressivement à une fontaine centrale. Le labyrinthe ne comporte aucun cul-de-sac. Tout chemin mène au centre, de l’extérieur vers l’intérieur. Des pierres jalonnent le parcours, proposant des citations des Psaumes, qui invitent chacun à entrer en lien avec ses émotions et ses blessures, à prendre conscience de ses besoins et de sa quête spirituelle. Ces douze extraits ont été choisis par l’aumônier de la clinique, le pasteur Thierry Lenoir. Ils retiennent l’attention par leur étonnante adéquation aux préoccupations contemporaines.

De ce nouvel espace, on a une vue époustouflante sur le lac. « C’est la plus belle situation du monde », écrivait déjà en août 1772, François de Ribaupierre, fils d’un des anciens propriétaires du domaine. Officier de l’armée russe à la cour de Catherine II, il considérait le domaine familial quitté « comme la terre promise ». Aujourd’hui encore, l’harmonie du lieu n’échappe à personne. Elle incite naturellement à une pause méditative. « Cinq, dix minutes, il n’en faut pas plus pour faire suivre le labyrinthe, juste le temps de faire silence en soi, de reprendre son souffle, d’ouvrir une parenthèse », estime Thierry Lenoir, aumônier à plein temps à La Lignière, très engagé dans le dialogue interreligieux à la Maison de l’Arzillier à Lausanne, ce qui explique sans doute l’esprit très œcuménique, voire New age, du lieu méditatif créé dans un petit chalet dans le parc de la clinique.

L’établissement a fêté son centenaire il y a trois ans. Il a été créé par l’Eglise adventiste, dont l’histoire s’enracine dans les courants dits de réveil, qui marquent la spiritualité du christianisme à la fin du 18ème siècle et au commencement du 19ème siècle. La première communauté d’Europe fut créée en Suisse, à Tramelan, en 1866. Dès son origine, l’Eglise adventiste s’est fait connaître pour sa philosophie privilégiant la santé dans sa globalité, et considérant la promotion de la santé comme un ministère essentiel. La clinique est née de cette vocation de prendre soin des gens et de prévenir les maladies, prônée par l’une des fondatrices du mouvement, l’Américaine Ellen White.

Aujourd’hui la clinique La Lignière est un centre de santé spécialisé entre autre dans la réadaptation cardiovasculaire, neurologique, orthopédique, rhumatologique et psychiatrique. Elle se veut un lieu de ressourcement pour patients et passants, qui respecte la dignité et l’identité de chacun. « Un séjour à La Lignière, dans un parc de quarante hectares de bois et de rivière, peut être une occasion de se ressourcer spirituellement, de faire le point sur sa vie, de clarifier ses vrais besoins, de se reconstruire », précise Thierry Lenoir, avant d’ajouter : « Les gens du village empruntent volontiers le sentier méditatif lors de leurs promenades, c’est un lieu ouvert à tous en permanence, qu’on soit croyant ou non. Voyez, nous en sommes à notre troisième album d’intentions de prières ; chacun, quand il emprunte le chemin, peut y écrire quelque chose ».